25 mai 2021 - 09:34
Par Antoine Kobenan
En moins d’un an, la localité de Kafolo située dans le nord de la Côte d’Ivoire a été la cible de deux attaques terroristes. Si à chaque fois les assaillants ont été repoussés, la petite localité reste dans le viseur des terroristes. Et pour cause, Kafolo et le parc de la Comoé représentent un enjeu stratégique important pour les groupes extrémistes dans leur volonté d’expansion.
Dans cette stratégie, les complicités locales jouent un rôle important notamment pour les besoins de logistique et de renseignements. Lors de la dernière attaque contre Kafolo fin mars, les terroristes ont bénéficié de complicités au sein de la jeunesse locale selon Jeune Afrique.
A en croire le confrère, des jeunes de Kafolo ont été recrutés contre la promesse d’une moto et de 100.000 Francs CFA. Jeune Afrique fait savoir que ces jeunes ont notamment été utilisés pour permettre le ravitaillement en carburant du commando terroriste.
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Ces informations confirment les propos de Bernard Emié, patron du renseignement français qui lors d’une rencontre en février avait indiqué que les groupes membres de Al-Qaida au Sahel avaient entrepris de disséminer des hommes en Côte d’Ivoire au Bénin. Ces hommes qu’ils financent infiltrent parfois des mosquées afin de rallier des jeunes à leur cause.
Ne pas oublier les jeunes des « zones à risques »
Pour faire face à cette menace quasi-constante, la Côte d’Ivoire a fait l’acquisition de matériel militaire et de renseignement. Le pays sous la houlette notamment d’Hamed Bakayoko alors ministre de la Défense a également renforcé sa présence militaire à ses frontières nord. « Nous sommes prêts à faire face à toute menace éventuelle », avait ainsi indiqué Alassane Ouattara à quelques jours de la présidentielle d’octobre 2020.
Ces actions nécessaires de l’Exécutif ivoirien ne doivent pas mettre en second plan la sensibilisation des jeunes vivant dans ces zones visées par les terroristes. Généralement désœuvrés, ces jeunes sont des cibles parfois faciles pour les groupes djihadistes. Musulmans pour la plupart dans ces régions, ils voient souvent en s’alliant à ces terroristes le moyen d’exister et de participer à quelque chose de grand le tout sans ignorer l’aspect financier.
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Comme ils l’ont fait précédemment au Mali et au Burkina Faso, les terroristes s’appuient parfois sur certaines communautés au détriment d’autres et parviennent à les convaincre de la légitimité de leurs actions. Tout en maintenant la pression militaire, les autorités doivent multiplier les programmes de sensibilisation à l’attention des jeunes de ces régions, trouver des moyens de soutenir l’économie locale, tout simplement offrir à ces jeunes d’autres choix que de s’allier aux « fous d’Allah ».
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