29 juin 2021 - 12:04
Par Antoine Kobenan
Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien a regagné la Côte d’Ivoire après 10 années passées en Europe, principalement à la prison de Scheveningen. Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) après un long procès, le natif de Ouragahio dans le centre-ouest ivoirien a été accueilli en fanfare à Abidjan.
Depuis cette arrivée négociée par ses partisans avec le pouvoir d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo n’a toujours pas eu le moindre contact direct avec son successeur au palais présidentiel. Nos sources assurent que les deux ténors de la scène politique ivoirienne ne se sont toujours pas parlé et rien n’indique que cet entrevu espéré par de nombreux Ivoiriens arrive rapidement.
De fait, les récentes prises de parole de Laurent Gbagbo sur les présidentielles de 2010 ne devraient pas réchauffer les rapports glacials entre deux hommes qui avaient été alliés au milieu des années 90. « Certains ont décidé de mettre Ouattara au pouvoir. Mais pour le mettre au pouvoir il faut que la place soit vide. Donc de me dégager. Mais moi je me considère comme celui qui a gagné l'élection présidentielle de 2010 », a laissé entendre Laurent Gbagbo au micro de France 24.
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En outre, le leader du Front populaire ivoirien a explicitement appelé à des poursuites contre les partisans d’Alassane Ouattara. « Si moi on m’arrête et qu’au bout de quelques années on me libère en disant que je suis innocent, il faut rechercher avec les autres groupes à savoir qui a tué », a glissé l’ex-chef d’Etat sur la chaine de télévision française.
Très discret depuis le retour de son rival, Alassane Ouattara possède une carte pour faire pression sur Laurent Gbagbo même s’il lui sera difficile de la jouer à fond. Il s’agit de la condamnation de l’ex-chef d’Etat dans l’affaire du casse de la BCEAO. La question autour de cette affaire oscille toujours entre une grâce et une amnistie.
Le président ivoirien attend selon nos informations un geste du leader du FPI afin de se prononcer sur la question. Reste à savoir si Laurent Gbagbo acceptera de faire cette « faveur » au numéro 1 ivoirien dans ce jeu d’égos.
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