17 nov 2020 - 11:15
Par Daniel Coulibaly
Amnesty International a dénoncé dans un rapport publié le lundi 16 novembre 2020, l’utilisation d’armes à feu au cours des affrontements post-électoraux en Côte d’Ivoire. L’ONG soutient avoir recueilli le témoignage de témoins oculaires qui ont décrit des scènes d'une rare violence entre les partisans de l'opposition et ceux du parti au pouvoir depuis le 31 octobre. Et dans certains cas, les forces de sécurité ont été débordées dans leur volonté d'empêcher la violence des deux côtés. Par exemple, la violence s'est intensifiée dans la région centrale de la Côte d’Ivoire, notamment dans les villes de MBatto, Elibou et Daoukro.
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A MBatto entre le 9 et 10 novembre, une manifestation de l'opposition a fait au moins deux morts et des dizaines de personnes blessées, dont cinq dans un état critique. Un témoin oculaire a déclaré que des partisans du parti au pouvoir avaient attaqué les manifestants avec des pierres, ce qui avait ensuite provoqué un violent affrontement avec des machettes et des fusils alors que les forces de sécurité étaient débordées.
«(….) Ils ont commencé avec des pierres, puis des machettes, et enfin nous avons entendu des coups de feu…. Nous avons été brutalement agressés… Ils ont commencé à brûler, à casser certaines choses et à nous blesser avec des balles. Les gendarmes qui étaient au milieu pour disperser la foule avec des gaz lacrymogènes étaient (même) découragés. Nous étions livrés à nous-mêmes. ", s'est-il confié à l’organisation, ajoutant qu'au moins 24 personnes ont été blessées par arme à feu et cinq dans un état critique n'ont pas pu être évacuées en raison des violences persistantes.
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« L’impunité qui règne depuis longtemps en Côte d’Ivoire constitue un terrain fertile pour que les gens commettent des meurtres et d’autres violations des droits humains sans craindre d’être tenus pour responsables », a relevé Samira Daoud, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Amnesty invite les autorités ivoiriennes à enquêter sur le meurtre de dizaines de personnes avec des fusils et machettes dans les violences post-électorales. Le rapport souligne qu'il faut agir en urgence, afin de protéger des vies, et surtout fait savoir que les meurtres ne resteront pas impunis.
Amnesty International évoque également dans son rapport des dizaines d’arrestations de membres de partis d’opposition, dont le chef de l’opposition Pascal Affi N’Guessan, détenu depuis le soir du 6 au 7 novembre, suite à un appel de l'opposition à la désobéissance civile, au boycott de l'élection, à la mise en place d'un Conseil national de transition et au rejet de la réélection du président Alassane Ouattara.
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