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Yamoussoukro, Dabou, Bonoua, Abidjan: Ce qui se passe à 24 heures de l’élection

Ça se passe en Côte d’Ivoire, Politique, Société
Yamoussoukro, Dabou, Bonoua, Abidjan: Ce qui se passe à 24 heures de l’élection

30 oct 2020 - 15:52

Regard Citoyens
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Villes ayant connu des fortunes diverses ces dernières semaines, les localités de Yamoussoukro, Dabou, Bonoua et Abidjan se préparent dans des climats différents à vivre la présidentielle ivoirienne.

Par la Rédaction

Abidjan-Sud « Calme et craintes »

Ce vendredi 30 octobre 2020, la  partie sud de la ville d’Abidjan n’a connu aucune manifestation. Entre crainte et appréhensions, les habitants des quartiers de Port-Bouet, Koumassi, Marcory et Treichville, comme c’est le cas depuis quelques jours hésitent à sortir de chez eux. La circulation a la mi-journée était fluide. L’activité économique quant à elle est quelque peu ralentie. Plusieurs magasins n’ont pas ouvert leurs portes ce jour. « On a décidé de libérer notre personnel dès 12h. Au moins que chacun puisse rentrer rapidement chez lui », a fait savoir Mory Camara, tenancier d’un important magasin de vente de pièces détachées en Zone 4 à Marcory.

Riviera et Bingerville : La course aux provisions se poursuit

 La commune de Cocody qui avait subi quelques troubles au début de la campagne présidentielle, a retrouvé une certaine quiétude ces derniers jours. Aucun dommage particulier enregistré à la veille des élections. Bingerville, cette commune a pu être épargnée jusque-là des différentes manifestations politiques. Les populations continuent de vivre comme à leur habitude sans véritable inquiétude. Toutefois, bien que n’ayant pas enregistré de problèmes majeurs, sauf des cas de bus saccagés, une certaine crainte est perceptible chez les populations dans ces deux communes. Elles s’inquiètent de ce qui pourrait arriver au soir du 31 octobre. À la veille de cette date, les marchés sont bondés. L'on se croirait à la période des fêtes de fin d’année. L’heure est aux provisions mais surtout à la préparation vers un « confinement électoral.

Lire aussi: Violences à Dabou : 16 morts au terme d’une folle confrontation

Abidjan nord : Calme inhabituel et train-train quotidien

La situation dans les quartiers nord de la ville d’Abidjan. Adjamé, commune commerçante d’habitude bruyante ne déroge certes pas à cette réputation mais, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Les gares routières continuaient cependant en début de journée d’assurer le service. A Yopougon, c’est aussi le calme et la crainte dans les quartiers. Les habitants joints ont assuré qu’ils limitaient leurs déplacements au strict minimum. Quant à Abobo, commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire, le tableau est quelque peu différent. Les activités se déroulent quasiment au rythme habituel. « Ici, tout va bien », a fait savoir un habitant de la commune dirigée par Hamed Bakayoko.

Bonoua : La ville tourne au ralenti

Marché, commerces, boutiques et entrepôts ont fermé leurs portes. Plusieurs barricades installées à tout coin de rue, empêchant ainsi la circulation des véhicules. Les taxis communaux n’ont pas eu d’autre choix que de garer. La ville est pour ainsi dire sans activités, sans mouvements et sans bruits. Les quelques marchants qui ont tenu à disposer leurs produits à proximité de leurs lieux d’habitation ne sont pas pour autant sans craintes. Une commerçante installée à un coin de rue nous confie sa peur d’être victime de vandalisme dans cette ruelle déserte, où habitants et marchands ont décidé de rester chez eux.

Lire aussi: Présidentielle 2020 : Gbagbo appelle au dialogue pour éviter « la catastrophe »

Un peu plus loin dans nos observations, nous rencontrons une vendeuse d’igname encore présente avec sa marchandise. Celle-ci affirme que les trois derniers jours n’ont pas été de tout repos, tant il y a eu de l’affluence dans sa boutique. « Aujourd’hui les gens ont peur de sortir faire les courses. Hier (jeudi 29 octobre, ndlr) pour faire les provisions de leurs maisons, parce qu’on a été informé de ce que le marché allait être fermé jusqu’au lundi à cause des élections. C’est pourquoi il n’y a pratiquement personne dehors » a fait savoir dame Téké. Dans les ménages, l’heure est au divertissement pour les enfants qui ont arrêté les cours une semaine plutôt. « Avec tous les évènements qui se sont succédé dernièrement, les enfants ont eu droits à des congés anticipés. En tant que parents nous sommes soulagés de les avoir auprès de nous à la maison, en attendant que les élections se terminent et que la vie reprenne son cours », a laissé entendre une mère de famille.

Dabou : Les activités ont repris

Ville ayant enregistré le plus grand nombre de morts pendant la période dite de la « crise pré-électoral », Dabou retrouve peu à peu la vie. La cité de Leboutou qui est toujours sous couvre-feu a vu ses opérateurs économiques reprendre l’activité. « Chacun vaque à ses occupations tranquillement. Les banques sont ouvertes, les commerces aussi. C’est demain que chacun va rester chez lui. Ceux qui veulent voter iront voter », nous a indiqué une habitante de la ville jointe par téléphone.

Lire aussi: Présidentielle 2020: Ouattara boucle sa campagne par un meeting géant à Abobo

Yamoussoukro : Du matériel électoral saccagé

L’athmosphère est tendue ce vendredi 30 octobre 2020 dans la capitale politique ivoirienne. Fief du PDCI-RDA, la ville a été ce martin le siège de manifestations. Les différentes communautés selon nos informations qui craignent des attaques ont érigé des barrages sur plusieurs voies.  Cependant, à la mi-journée, la circulation entre les quartiers de la ville était possible. En outre, un lot de matériel électoral a été saccagé par les partisans de l’opposition qui continuent de manifester contre la tenue du scrutin. En outre selon plusieurs informations, l'axe Yamoussoukro-Tiébissou a été fermé en début d'après-midi. Les risques d'affrotements communautaires hantent plusieurs habitants de la ville. 

 

 

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Yamoussoukro, Dabou, Bonoua, Abidjan: Ce qui se passe à 24 heures de l’élection

30 oct 2020 - 15:52

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Villes ayant connu des fortunes diverses ces dernières semaines, les localités de Yamoussoukro, Dabou, Bonoua et Abidjan se préparent dans des climats différents à vivre la présidentielle ivoirienne.

Par la Rédaction

Abidjan-Sud « Calme et craintes »

Ce vendredi 30 octobre 2020, la  partie sud de la ville d’Abidjan n’a connu aucune manifestation. Entre crainte et appréhensions, les habitants des quartiers de Port-Bouet, Koumassi, Marcory et Treichville, comme c’est le cas depuis quelques jours hésitent à sortir de chez eux. La circulation a la mi-journée était fluide. L’activité économique quant à elle est quelque peu ralentie. Plusieurs magasins n’ont pas ouvert leurs portes ce jour. « On a décidé de libérer notre personnel dès 12h. Au moins que chacun puisse rentrer rapidement chez lui », a fait savoir Mory Camara, tenancier d’un important magasin de vente de pièces détachées en Zone 4 à Marcory.

Riviera et Bingerville : La course aux provisions se poursuit

 La commune de Cocody qui avait subi quelques troubles au début de la campagne présidentielle, a retrouvé une certaine quiétude ces derniers jours. Aucun dommage particulier enregistré à la veille des élections. Bingerville, cette commune a pu être épargnée jusque-là des différentes manifestations politiques. Les populations continuent de vivre comme à leur habitude sans véritable inquiétude. Toutefois, bien que n’ayant pas enregistré de problèmes majeurs, sauf des cas de bus saccagés, une certaine crainte est perceptible chez les populations dans ces deux communes. Elles s’inquiètent de ce qui pourrait arriver au soir du 31 octobre. À la veille de cette date, les marchés sont bondés. L'on se croirait à la période des fêtes de fin d’année. L’heure est aux provisions mais surtout à la préparation vers un « confinement électoral.

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Abidjan nord : Calme inhabituel et train-train quotidien

La situation dans les quartiers nord de la ville d’Abidjan. Adjamé, commune commerçante d’habitude bruyante ne déroge certes pas à cette réputation mais, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Les gares routières continuaient cependant en début de journée d’assurer le service. A Yopougon, c’est aussi le calme et la crainte dans les quartiers. Les habitants joints ont assuré qu’ils limitaient leurs déplacements au strict minimum. Quant à Abobo, commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire, le tableau est quelque peu différent. Les activités se déroulent quasiment au rythme habituel. « Ici, tout va bien », a fait savoir un habitant de la commune dirigée par Hamed Bakayoko.

Bonoua : La ville tourne au ralenti

Marché, commerces, boutiques et entrepôts ont fermé leurs portes. Plusieurs barricades installées à tout coin de rue, empêchant ainsi la circulation des véhicules. Les taxis communaux n’ont pas eu d’autre choix que de garer. La ville est pour ainsi dire sans activités, sans mouvements et sans bruits. Les quelques marchants qui ont tenu à disposer leurs produits à proximité de leurs lieux d’habitation ne sont pas pour autant sans craintes. Une commerçante installée à un coin de rue nous confie sa peur d’être victime de vandalisme dans cette ruelle déserte, où habitants et marchands ont décidé de rester chez eux.

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Un peu plus loin dans nos observations, nous rencontrons une vendeuse d’igname encore présente avec sa marchandise. Celle-ci affirme que les trois derniers jours n’ont pas été de tout repos, tant il y a eu de l’affluence dans sa boutique. « Aujourd’hui les gens ont peur de sortir faire les courses. Hier (jeudi 29 octobre, ndlr) pour faire les provisions de leurs maisons, parce qu’on a été informé de ce que le marché allait être fermé jusqu’au lundi à cause des élections. C’est pourquoi il n’y a pratiquement personne dehors » a fait savoir dame Téké. Dans les ménages, l’heure est au divertissement pour les enfants qui ont arrêté les cours une semaine plutôt. « Avec tous les évènements qui se sont succédé dernièrement, les enfants ont eu droits à des congés anticipés. En tant que parents nous sommes soulagés de les avoir auprès de nous à la maison, en attendant que les élections se terminent et que la vie reprenne son cours », a laissé entendre une mère de famille.

Dabou : Les activités ont repris

Ville ayant enregistré le plus grand nombre de morts pendant la période dite de la « crise pré-électoral », Dabou retrouve peu à peu la vie. La cité de Leboutou qui est toujours sous couvre-feu a vu ses opérateurs économiques reprendre l’activité. « Chacun vaque à ses occupations tranquillement. Les banques sont ouvertes, les commerces aussi. C’est demain que chacun va rester chez lui. Ceux qui veulent voter iront voter », nous a indiqué une habitante de la ville jointe par téléphone.

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Yamoussoukro : Du matériel électoral saccagé

L’athmosphère est tendue ce vendredi 30 octobre 2020 dans la capitale politique ivoirienne. Fief du PDCI-RDA, la ville a été ce martin le siège de manifestations. Les différentes communautés selon nos informations qui craignent des attaques ont érigé des barrages sur plusieurs voies.  Cependant, à la mi-journée, la circulation entre les quartiers de la ville était possible. En outre, un lot de matériel électoral a été saccagé par les partisans de l’opposition qui continuent de manifester contre la tenue du scrutin. En outre selon plusieurs informations, l'axe Yamoussoukro-Tiébissou a été fermé en début d'après-midi. Les risques d'affrotements communautaires hantent plusieurs habitants de la ville. 

 

 

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