Mort d’Hamed Bakayoko : C’est quoi le "cancer fulgurant"?

Hamed Bakayoko, le Premier ministre ivoirien, et ministre de la Défense est décédé le mercredi 10 mars 2021 en Allemagne. Officiellement, le Premier ministre ivoirien est mort d'un cancer fulgurant. De quoi s'agit-il ?

Par Daniel Coulibaly

Les premières informations officielles relatives à la santé d'Hamed Bakayoko faisaient état de ce que le Premier ministre ivoirien souffrait de fatigue générale. Une « grosse fatigue » au point où ses médecins lui ont conseillé un « repos » médical. Et le 18 février 2021, il s'est rendu en France. L'hebdomadaire Jeune Afrique dans sa livraison du 19 février 2021 parlait plutôt "d'une crise grave d'anémie" qui avait affaibli le chef du gouvernement ivoirien.

Hospitalisé en début du mois de mars 2021 à l’Hôpital américain de Paris, son état de santé s’est brusquement dégradé.  On découvrira qu'il souffre d’un cancer en phase terminale. Le samedi 6 mars 2021, Hamed Bakayoko est transféré d'urgence au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fribourg, pour y suivre un traitement expérimental contre un cancer de type fulgurant.

 Cancer fulgurant : de quoi s'agit-il ?

Il s'agit d'une catégorie de cancers réputés mortels en un temps record, s'ils ne sont pas vite traités et qu'ils arrivent en phase terminale. Il appartient à la grande famille des cancers foudroyants, en raison de leur célérité. Ce sont : les cancers des voies biliaires et les cancers du pancréas.

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Ces deux types de cancers évoluent en effet très rapidement et peuvent en quelques mois, voire quelques semaines, entraîner le décès des personnes qui en souffrent.

Pour le premier cas, le cancer des canaux biliaires intrahépatiques (canaux biliaires situés à l'intérieur du foie) fait partie des cancers rares. Il ne représente que 5 à 10 % des cancers des voies biliaires et 0,5 % de l'ensemble des cancers. Il touche essentiellement des femmes âgées de plus de 60 ans. C'est un des cancers les plus foudroyants qui existent, car il s'étend très rapidement aux organes voisins, notamment au foie et au duodénum.

Il a aussi cette capacité de développer rapidement un cancer du péritoine. L'espérance de vie est minime. Néanmoins, si le diagnostic est posé plus tôt, c'est-à-dire lorsque le cancer ne concerne que la vésicule et aucun autre organe, les chances de guérison sont grandes.

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Pour le second cas, les cancers des voies biliaires ; il s'agit du cancer du pancréas. Il attaque davantage les hommes et sa fréquence augmente avec l'âge (75 ans en moyenne). S'il est dit qu'il est l'un des cancers les plus redoutables, c'est en partie parce qu'il n'y a que très peu de symptômes qui peuvent faire penser qu'un cancer est en train de se développer chez le patient.

Il est très subtil, et généralement il n'est détecté que quand il est en phase terminale. De fait, l'espérance de vie des personnes atteintes d'un cancer du pancréas dépasse rarement les 8 mois et certains patients sont emportés en un mois et demi seulement. Les chances de survie à 5 ans sont comprises entre 1 et 5 %. Et les malades qui ne sont plus opérables décèdent dans les 6 mois qui suivent.

En somme, le cancer fulgurant est un cancer qui a une progression fulgurante, rapide ou foudroyante, et qui conduit le patient inexorablement vers une mort certaine.