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Jacqueville : Cité touristique et royaume du tricycle

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Jacqueville : Cité touristique et royaume du tricycle

15 juil 2021 - 16:27

Regard Citoyens
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Jacqueville, ville côtière située à 60 kilomètres de la capitale économique Abidjan, est l’une des destinations touristiques les plus prisées en Côte d’Ivoire. Malgré une préfecture, une mairie, un hôpital général, une infrastructure routière acceptable, la ville côtière peine à amorcer un véritable développement au niveau du transport communal.

Par Daniel Coulibaly

Jacqueville est l’une des villes de la région des Grands ponts avec Dabou et Grand-Lahou. La ville est chef-lieu de département avec 32.228 habitants, selon le recensement général de 2014. Pendant longtemps, le seul moyen de rallier cette localité-presqu’île de plus de 600 Km2 était le bac qui traversait la lagune Ébrié depuis Songon (après Yopougon) jusqu’à N’Djem, premier village de cette commune. Aller à Jacqueville n’était donc pas toujours une tâche aisée. Il fallait compter avec les « caprices » du Bac.

L’inauguration du pont routier dénommé « Philippe-Grégoire-Yacé » en mars 2015 a permis de faire sortir cette cité balnéaire de l’enclavement. Et depuis, plusieurs activités économiques se sont développées, surtout au niveau des réceptifs hôteliers. Aujourd’hui Jacqueville,est fière de ses hôtels 3 étoiles, ses plages, ses restaurants et maquis en somme, de  ses sites touristiques. Mais, depuis quelques années à Jacqueville règnent les tricycles qui font office de taxis.

Tricycle moto-taxi: comme moyen de transport communal

Si vous arrivez à Jacqueville, pour la première fois, ne vous attendez pas à avoir un véhicule à quatre roues comme taxi communal. Il n’y a pas de taxis communaux comme dans la plupart des autres villes de Côte d’Ivoire. Dans la cité des Grands Ponts, le moyen de transport communal est le tricycle.

Depuis leur apparition entre 2017 et 2018, les tricycles moto-taxis ont envahi toutes les artères de la ville. Ils sont les maîtres des lieux. Ce sont eux qui assurent les liaisons entre les différents quartiers de la ville.

Ces engins à trois roues ont changé les habitudes. Les tarifs pour une course sont  de 100 ou 200 FCFA, selon la distance. Ces véhicules sont conçus pour transporter au maximum 4 personnes. Mais, il est courant de voir des conducteurs supprimer deux places pour ainsi ne transporter que deux clients.  A Jacqueville, le nombre de ces tricycles avoisine 500.   

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David, jeune conducteur de tricycle moto-taxi d’une vingtaine d’années, explique que l’intrusion de ces engins à trois roues a été décidée par les autorités municipales, après la disparition des taxis solaires, pour faciliter le déplacement des populations ; en attendant de passer aux quatre roues.  Les moto-taxis doivent rouler en ville et les taxis brousses assurer la liaison entre les villages à proximité de Jacqueville.

« Cela fait 3 ans que je suis conducteur de tricycle taxi. C’est ce qui me permet d’avoir un peu d’argent. Je conduis l’engin pour quelqu’un, et le soir le propriétaire attend sa recette », affirme-t-il.

Avec une recette qui varie entre 5000 FCFA et 10000 FCFA, le jeune conducteur a trouvé une activité qui l’occupe toute la journée, et est moins préoccupé par les travaux champêtres ou de pêche.

Au cours de nos échanges, il confie qu’au début des tricycles taxis, des conducteurs ont pris la tangente avec les engins et même la recette. De nombreux propriétaires ont perdu leurs biens. Malheureusement, jusqu’à ce jour aucun individu n’a été appréhendé.

« La gendarmerie a demandé à chaque propriétaire de faire immatriculer son bien pour être plus légal. Et elle a aussi dit que les vols antérieurs seront sanctionnés », a-t-il laissé entendre, précisant qu’une enquête a été ouverte pour retrouver les présumés voleurs des engins à trois roues.

Jacqueville, cité sans vraie gare routière ?

A Jacqueville, en plus de la domination des tricycles, le monde du transport connait une autre réalité bien visible : l’absence d’une véritable gare routière. L’espace présenté comme tel suscite d’abord l’étonnement et la déception eu égard au caractère hautement touristique de la ville.

La gare routière de Jacqueville ressemble plus à une rue où les véhicules viennent stationner en attendant la clientèle sans véritable organisation. C’est un espace très restreint qui oblige même les véhicules, faisant la liaison entre la localité et la ville d’Abidjan à occuper le long de la route principale. Alors la question qu’on pourrait se poser en quittant la cité dont est originaire Philippe Grégoire Yacé est : A quand une véritable gare routière à Jacqueville ?

 

 

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