16 déc 2020 - 10:48
Par Antoine Kobenan
Dans 10 jours, c’est-à-dire, le 26 décembre 2020, Kouadio Konan Bertin plus connu sous le pseudonyme KKB aura 52 ans. Avant cette date, l’ancien président de la Jeunesse du PDCI-RDA a reçu ce qui pourrait s’apparenter à un cadeau d’anniversaire.
En effet, il a été nommé le mardi 15 décembre 2020 ministre ivoirien en charge de la Réconciliation. Pour les observateurs de la vie politique ivoirienne, cette nomination apparait comme un sacre pour le natif de Lakota. En effet, ce n’est un secret pour personne au sein de la classe politique ivoirienne que Kouadio Konan Bertin caressait depuis plusieurs années l’espoir d’être ministre.
Celui qui est à ce jour le plus emblématique des présidents de jeunesse du PDCI-RDA a longtemps espéré voir son nom cocher par Henri Konan Bédié sur les listes des ministres proposés par son parti à son allié d’alors, Alassane Ouattara. Mais, ce moment n’est jamais arrivé pour l’ancien député de Port-Bouet. Et, c’est finalement celui dont il avait critiqué avec véhémence l’action à la tête de l’Etat qui lui offre cette opportunité.
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« C’est l’une des raisons de sa divergence avec Bédié. Il n’a jamais compris pourquoi le vieux (Bédié) ne l’a jamais proposé pour un gouvernement », nous explique un de ses ex-collaborateurs joint via WhatsApp quelques heures après l’annonce par la présidence ivoirienne de la nomination de KKB.
Cette amertume du candidat malheureux à la présidentielle de 2015 peut paraitre légitime. En effet, KKB est de ceux qui ont bataillé pour le maintien d’Henri Konan Bédié à la tête du doyen des partis ivoiriens après le coup d’Etat de 1999.
Relativement peu connu à l’époque, il a mené plusieurs tournées auprès des étudiants pour dire non aux actions de la junte du général Guéi. Cet activisme lui vaut d’être président des jeunes du PDCI à partir de 2001.
KKB a continuellement servi la cause d’Henri Konan Bédié jusqu’à la présidentielle de 2015 lors de laquelle il s’oppose en qualité de candidat indépendant à Alassane Ouattara en dépit de la consigne du PDCI de soutenir le chef de l’Etat. C’est l’époque des « irréductibles » du PDCI dont il se fait chef de file.
Mission impossible ?
Candidat envers et contre toute l’opposition à la présidentielle du 31 octobre dernier, KKB se voit confier une tâche colossale que beaucoup jugent impossible. Ils sont nombreux ces Ivoiriens qui pensent que l’ancien élu parlementaire n’a pas l’étoffe du réconciliateur. « On a eu la CDVR et la CONARIV qui étaient dirigés par des éminentes personnalités. Elles ont échoué. Que peut KKB ? », se demande Kouadio.M, journaliste ivoirien.
Cependant, pour ce professionnel de la politique (il n’a jamais évolué en dehors de la sphère politique), ce chantier pourrait être facilité par Alassane Ouattara. En effet, le président ivoirien qui aura 79 ans dans quelques semaines pourrait faire quelques ouvertures en faveur de la réconciliation et de la cohésion sociale.
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Un retour rapide de Laurent Gbagbo, une libération des détenus proches des partis politiques et une réforme des institutions en charge de l’organisation des élections avant les prochaines législatives pourraient créer un environnement favorable au nouveau ministre.
En attendant, KKB savoure et attend de prendre part à son premier Conseil des ministres
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