Covid19 et organisation du travail : Que retenir du télétravail ?

Au plus fort de la crise du coronavirus, administration publique et entreprises privées ont dû recourir au travail à distance pour limiter les risques de contamination. Appelée "télétravail", cette méthode de travail a été une alternative pour assurer la continuité du service en dépit de la pandémie.

Par Ossynda Angbako

Les mesures de restriction prises par le gouvernement ont entrainé la cessation d'activité pour quelques-unes entreprises, la délocalisation d'activité pour d'autres entreprises, et le recours au mécanisme du télétravail pour certaines. La Covid19 a ainsi permit au milieu professionnel de reconsidérer la conception "présentéiste" du travail. Les managers ont pu se rendre compte que l'efficacité ou le rendement n'était pas forcement liée à une présence « physique » sur les lieux de travail. Cette méthode de travail a rendu les employés plus autonomes pendant que les patrons avaient le sentiment de perdre le contrôle sur eux.

Entre inquiétude du patron et autonomie de l'employé

Les managers ont dû faire preuve de flexibilité face à des employés qui étaient de plus en plus autonomes dans le contexte de crise. Sans obligation de se rendre au bureau, l'employé organise à sa convenance ses journées de travail sauf urgence. Sans la présence physique d'un supérieur pour l'encadrer ou lui donner des directives, l'employé crée son propre cadre de travail afin d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés. En l'absence d'un service informatique pour résoudre les difficultés d'utilisation de la technologie, l'employé recherche ses propres solutions pour réaliser sa mission. Le télétravail aura donc eu le mérite de renforcer l'autonomie et l'esprit d'initiative des employés, des aptitudes qui peuvent être exploitées à la reprise en présentiel. Toutefois, il est resté dans l'imaginaire des patrons que le salarié en télétravail fournit moins d'effort. Le soupçon de paresse pèse donc sur l'employé qui pourtant a souvent du mal à s'arrêter.

Difficile de faire la part entre vie privée et vie professionnelle

Le revers du télétravail est la difficulté de mettre une limite entre la vie privée et la vie professionnelle. Le bureau qui s'est délocalisé à la maison, a l'inconvénient de ne pas définir d'horaires consacrés aux exigences professionnelles d'une part et aux besoins de la vie personnelle d'autre part. Il s'avère difficile de se déconnecter de son ordinateur. L'employé a ainsi le sentiment d'avoir une charge de travail plus importante, ce qui entraine une surproduction de sa part, préjudiciable à son équilibre.

Finalement, le télétravail répondait à un besoin créé par la crise du coronavirus. Les acquis de cette expérience doivent servir à améliorer les conditions de travail en présentiel autant que des balises doivent être instituées pour réduire ses inconvénients sur la vie privée.