29 juil 2020 - 08:31
Par Abraham Kouassi
Edouard Herriot, homme d’Etat français disait : « Dans une nation libre, le seul avis qui ait de l'autorité, c'est l'exemple ». Assurément, la gouvernance par l’exemple est l’une des solutions les plus efficaces face à certaines difficultés rencontrées par un Etat ou une Nation.
La Côte d’Ivoire, il est inutile de le dire, a connu des heures chaudes. Une crise de plusieurs années qui s’est terminée par une violente crise post-électorale aujourd'hui vieille de 8 ans. Au cours de ces huit dernières années, politiques, journalistes, acteurs de la société civile, hommes et femmes de droit ont tous été unanimes sur le fait que l’ouest ivoirien a été l’une des zones les plus durement touchées par cette guerre.
Duékoué, Guiglo, Bangolo, Guitrozon, Nahibly… Le peuple Wê a été très éprouvé lors des crises. Déjà en 2002-2003 puis en 2010-2011. Cependant, dire que cette partie du pays frontalière du Liberia, qui a été le champ d’action de violentes chiens de guerre, n’a pas été soignée à la hauteur de son mal n’est pas une analyse tronquée.
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Si les habitants de l’ouest ivoiriens ne doivent pas être traités différemment des autres peuples du pays, leur situation mérite une attention particulière. De retour de cette zone du pays, un ami m’expliquait que les jeunes de la région, pour la plupart livrés à eux-mêmes attendent d’avoir leur revanche. Leur revanche sur d’autres Ivoiriens… Inquiétant, affligeant !
« Ils disent que le poisson a été braisé d’un seul côté. Quand on devra le retourner pour arriver sur le deuxième côté qui est leur côté, ils vont tout brûler », m’a confié cet ami. En clair, le ressentiment dans cette zone du pays est encore très fort.
Inondé d’armes de guerre, l’ouest ivoirien a longtemps été le nid de gangsters qui terrorisaient les voyageurs. Même si les choses ont connu une amélioration, ces jeunes détiennent toujours des armes et n’hésiterons pas à s’en servir.
L’Ouest ivoirien doit être l’exemple, l’image même de la volonté de l’Etat ivoirien d’aller à la réconciliation. En Afrique, le chef est aussi perçu comme un père et, Alassane Ouattara doit agir en père avec ses « enfants de l’ouest ». Il faut à tout prix conserver le peuple de l’ouest ivoirien dans la marche du pays vers une nation.
Beaucoup de villages, de familles sont aujourd’hui détachées de la Côte d’Ivoire du fait de cette crise. Le couteau entre les dents, ils crient vengeance. Le chef de l’Etat doit absolument désamorcer la bombe de l’ouest car une autre déflagration pourrait avoir des répercussions dramatiques sur le pays.
Même si les Ivoiriens de par leurs agissements ont perdu le nord à un moment donné, il est encore temps de se ressaisir à l’ouest même si tout parait calme. Car, soyez en sûrs, « no news » n’est pas toujours « good news ».
A la semaine prochaine !
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