07 oct 2022 - 09:29
Par Daniel Coulibaly
Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet EMIvoire, qui vise à sensibiliser et former à une utilisation plus responsable des médias sociaux. Mené conjointement par le Centre ESD et la DW Akademie, ce projet a conduit à la formation de plus d’une trentaine de jeunes appelés "Multiplicateurs EMIvoire" du 21 au 30 septembre 2022 dans les localités de Man, Daloa, San Pedro et Korhogo sur « la lutte contre la haine et la radicalisation ». Ils ont reçu leurs certificats de fin de formation et formeront à leur tour d'autres ambassadeurs pour pérenniser les acquis du projet.
Dans sa présentation, Sylvie Konan, l'une des responsables du Centre ESD, a fait observer que le Guide EMIvoire est un document de 15 pages, dans lequel plusieurs concepts dont «fausse information », "désinformation", "information malveillante", "discours de haine", "radicalisation" etc sont définis. Le but principal est de servir de code de bonne conduite dans l'utilisation des réseaux sociaux en Côte d'Ivoire. Il s'adresse à toute la population, et particulièrement aux personnes de 15 à 35 ans.
Pour le vice-président du Centre ESD, Yao Acquilas, de plus en plus de contenus digitaux «tuent" et détruisent; il faut donc inverser la courbe des valeurs et cela est possible. « Chers tous, ne doutons pas de la puissance lorsqu’il s’agit de créer le changement mais ne doutons surtout pas du pouvoir de l’équipe projet. Faisons ensemble l’éducation et nous croyons que l’esprit ne trahira pas la promesse », a-t-il déclaré, sans manquer de remercier ses partenaires, et surtout les Multiplicateurs EMIvoire.
Jonas-Cyrille Djondé, le représentant du ministre de la Communication et de l’Economie numérique et par ailleurs, coordonnateur programme de développement des nouveaux médias, a salué cette initiative visant à sensibiliser les populations sur leur responsabilité digitale. "Nous sommes conscients qu'un citoyen non sensibilisé et non formé aux bonnes pratiques du numérique est un canal de propagande de fausses informations", a alerté M. Djondé,
Constant Koffi Kouakou, directeur de la vie associative au ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion Professionnelle et du Service Civique, a, pour sa part, magnifié un projet qui va former des citoyens éclairés, capables de distinguer le vrai du faux. Avant de transmettre les félicitations de son patron au Centre ESD.
L’ambassadeur de l’Allemagne à Abidjan, Ingo Herbert, a tout simplement relevé l'importance d'un tel projet, et exprimé surtout la disponibilité de son pays à accompagner toute idée visant à promouvoir la démocratie.
Par ailleurs, un panel sous la thématique "L’éducation aux médias et à l’information( EMI) en Côte d’Ivoire : quels enjeux ?" a donné lieu à un moment d’échanges entre panélistes et participants.
Agnès Kraidy, présidente du réseau des femmes journalistes et professionnelles de la communication en Côte d’Ivoire(REFJPCI), a mis l’accent sur le rôle du journaliste dans le traitement de l'information. Pour elle, tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux n’est pas forcément de l’information. "C'est le journaliste qui est habilité a donné l'information", parce qu’il est formé à cette tâche, a précisé Mme Kraidy, ajoutant que toute information doit être vérifiée, avoir une source et crédible.
Cyriac Gbogou, vice-président de Afritivistes, a expliqué que chacun à une grande responsabilité dans la diffusion de contenus sur les réseaux sociaux. Indiquant que "tout citoyen a besoin de se former, s’éduquer à l’information, parce qu'il ne doit pas tout publier ; mais partager ce qui est utile sur le digital, car il y va de sa vie ".
Quant à Mme Koffi Armande, chargée de la promotion et de la protection des défenseurs des droits humains à la CIDDH, elle a soutenu que son association œuvre à garantir certes la liberté d’expression des individus, mais à attirer leur attention sur les risques qu’ils en cours pour une mauvaise utilisation de l’internet. "Au sujet des journalistes, l'association sensibilise sur le respect strict des lois de leur métier", a souligné Armande Koffi.
De son côté, Abraham Kouassi, représentant de la DW Akademie à Abidjan, a exhorté tout le monde à se faire former. «Aucune formation n’est inutile. Cherchons à nous former et non faire la course aux buzz ; cela y va de notre responsabilité et surtout de l’avenir du pays », a-t-il dit.
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