31 aoû 2021 - 14:37
Par Daniel Coulibaly
Connu pour ses interventions parfois décalées lors de ses émissions, Yves de MBella voulait-il marquer son passage avant le retour de Cheick Yvane de ses vacances ? Le moins que l'on puisse dire est que l’homme des médias qui est aujourd’hui sous les feux des projecteurs bien malgré lui y est allé un peu fort. En effet, lors de l’émission diffusée le lundi 30 août 2021, l’animateur a évoqué de façon choquante la question du viol avec un invité, ex-détenu pour viol.
Apologie du viol ?
Yves de MBella s'est-il payé le luxe de faire la promotion du viol lors de l'émission " La télé d'ici Vacances" du lundi 30 août 2021 ? . C'est vrai que la production de cette émission avait pris soin d'informer que les "âmes sensibles" devraient s'abstenir à suivre l'émission à partir de 18 heures 30, mais cela n'a pas suffi pour calmer les ardeurs des uns et des autres. Et le mal est déjà fait.
Yves de MBella a demandé à son "ancien violeur" d'imiter une scène de viol avec un mannequin. Histoire de montrer comment il procédait. La scène était choquante et insupportable.
Et sans surprise, cette scène imaginaire a heurté l'esprit de plus d'un. Nombreuses sont les personnes qui estiment que c'est une façon de faire la promotion des violences sexuelles faites aux femmes. Donc le crime sexuel. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Ce mardi, une réaction et non des moindres est rapportée par la toile ivoirienne. La ministre ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l'Enfant, Nassénéba Touré, a condamné cette attitude de l'animateur, et apporté son soutien à toutes les victimes.
"Engagée pour le bien-être et la promotion de la femme, je partage la douleur indicible des victimes de viol et surtout celles qui ont revécu ce traumatisme suite à l'émission « LA TÉLÉ D’ICI Vacances » de ce lundi 30 Août 2021 sur le sujet. Une émission diffusée sur NCI. Je tiens à exprimer ma solidarité à toutes celles qui ont vu leurs blessures rouvertes et qui ont également revu leur bourreau. Courage à vous chères sœurs. De cœur avec vous !!! Le viol demeure un crime!!!", a-t-elle écrit.
Marina Kouakou journaliste blogueuse, et par ailleurs présidente de l'ONG ADV Actes de vie, très engagée dans la défense des droits des femmes, est choquée: " Le saviez-vous, remonter le mental d'une victime de viol n'est pas du tout aisé. Elle peut épuiser plusieurs séances d'écoute et pleurer à chaude larme sans placer un mot, tant le mal est profond. (..) car il suffit d'un seul mot mal placé et la victime replonge immédiatement. Le travail abattu avant, tombe à l'eau. Vous ne pouvez donc pas imaginer les dégâts causés par cette émission de la #NCI... C'est pas du tout drôle", a déploré la journaliste sur sa page Facebook.
Un autre homme des médias, le journaliste Ange Hermann Gnanih s'est ouvertement opposé à cette manière de rechercher le buzz : " Sur #NCI, ce spectacle était simplement dégoûtant. Le course effrénée au buzz conduit à ce type de dérive professionnelle et morale. J'ai mal à notre métier, pourtant noble. Comme " Il est dur de regarder s'avilir sous nos yeux ce qu'on est né pour aimer" ( Georges Bernanos)", a commenté le journaliste sur sa page Facebook. Et bien d'autres mécontentements qu'on évite de rapporter ici.
Plainte, suspension...
Face à cette attitude de l'animateur, il est possible de porter plainte contre Yves de M’Bella. Des sources avancent même que l’homme sera entendu par la police. De son coté, NCI s'est excusée à travers un communiqué, pour apologie du viol ou de violences sexuelles faites aux femmes. S
i la ministre Nasseneba Touré estime qu'il y a promotion du crime de viol, elle peut saisir les juridictions compétentes en la matière. Des Associations de la société civile, ONG et autres groupements de défense des droits des femmes ont bien le droit de dénoncer cela voir demander une sanction de l'animateur. La haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) peut également s'autosaisir pour exiger soit l'arrêt de l'émission, soit le retrait de l'animateur.
Le viol est un crime nul ne doit faire sa promotion. Yves de M’Bella n’aurait pas dû.
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