Viande de bœuf : Pourquoi les prix fixés par l’Etat ne sont pas respectés

Après la hausse de prix de certaines denrées alimentaires constatée dans les marchés d’Abidjan, le gouvernement ivoirien a instauré un prix maximum sur certains aliments comme la viande de bœuf. Mais cette décision peine à être respectée sur le terrain. Les bouchers expliquent pourquoi.

Par Danielle Yesso

Le 19 mai 2021, le ministre du c=Commerce et de l’industrie portait à la connaissance des populations, les prix de vente maximas de la viande de bœuf. Le prix maximum à l’abattoir pour les grossistes a été fixé à 2300 Francs CFA pour la viande avec ou sans os ; le prix maximum à l’abattoir pour les bouchers est fixé à 2500 Francs CFA pour la viande avec os et 2700 pour la viande sans os ; et le prix maximum dans le district d’Abidjan pour les bouchers détaillants est fixé à 2600 pour la viande avec os et 2800 pour la viande sans os.

Ces prix fixés par le gouvernement sont loin de la réalité vécue par les consommateurs sur les marchés. En effet, pour se procurer de la viande de bœuf sans os dans les marchés des différentes communes d’Abidjan, le client doit débourser 3200 pour un kilo soit, 400 Francs de plus que le tarif officiel et 2800 pour la viande de bœuf avec os.

Interrogés, les bouchers détaillants expliquent qu’ils ne peuvent se conformer aux tarifs du gouvernement au risque de ne faire aucun bénéfice sur les ventes. Ils relèvent que le problème ne se situe pas à leur niveau mais plutôt au niveau de l’importation des bêtes.

Les pays voisins tels que le Mali et le Burkina qui approvisionnent la Cote d’Ivoire en bétail font face depuis plusieurs mois à des violences occasionnées par les terroristes dans les parties nord de leurs territoires. Ces tensions ont causé la hausse des prix des bêtes, chose qui se répercute grandement sur le marché ivoirien.

La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler reste fortement tributaire de l’importation de viande. En 2019, la production locale couvrait seulement 48% de la demande.