Retour de Gbagbo : Oublier les craintes et faire place à la politique
14 juin 2021 - 13:31
Par Antoine Kobenan
« Plus de peur que de mal », c’est finalement cette affirmation qui pourrait décrire l’arrivée de Laurent Gbagbo prévue le jeudi 17 juin 2021. De fait, à mesure que ce jour tant attendu par les partisans de l’ex-chef d’Etat approche, on sent que l’atmosphère entre les camps Gbagbo et Ouattara se détend.
Les deux parties semblent s’être totalement accordées sur l’arrivée et le format de l’accueil à réserver au leader du Front populaire ivoirien (FPI). Lors d’une conférence de presse ce lundi 14 juin 2021, Assoa Adou, proche de Laurent Gbagbo n’a pas manqué de remercier Alassane Ouattara qui a décidé de « donner » le pavillon présidentiel à Laurent Gbagbo à l’occasion de son arrivée.
« Le président Alassane Ouattara a décidé de donner le pavillon présidentiel pour accueillir le président Laurent Gbagbo et il a autorisé que nous installions dans le pavillon des bâches pour accueillir les notabilités qui voudraient venir. Je voudrais au nom des camarades remercier le président Alassane Ouattara pour ce geste qu'il vient de poser », a notamment déclaré Assoa Adou.
Ces paroles à 3 jours de l’arrivée de l’ancien détenu de La Haye confirment donc la bonne disposition du pouvoir ivoirien à faciliter le retour au pays de Laurent Gbagbo. Cet état d’esprit, s’il est maintenu devrait offrir aux Ivoiriens un 17 juin paisible.
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10 ans après la fin de la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire pourrait donc s’offrir un bon en avant vers l’apaisement tant au sein de la classe politique que des populations. Agé de 76 ans, Laurent Gbagbo qui a été acquitté s’apprête donc à rejoindre l’arène politique. Le Woody de Mama comme l’appellent ses partisans ne devrait pas prendre sa retraite.
L’ancien chef d’Etat qui ne s’est jamais départi de son manteau d’homme politique va sans doute consacrer les premiers mois de son retour à réorganiser un parti que la perte du pouvoir en 2011 a fait voler en éclats. Il devra composer avec Simone Gbagbo, son épouse avec qui il ne serait plus intime depuis de longues années et Pascal Affi N’Guessan qui tient les rênes d’une branche du parti.
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L’alliance nouée avec Henri Konan Bédié qui est toujours « dragué » par Alassane Ouattara sera aussi l’un des points sur la table du natif de Gagnoa. A 2 ans des municipales qui apparaissent déjà comme un test pour la présidentielle 2025, Laurent Gbagbo ne rentre sans doute pas dans son pays pour chômer. Le RHDP d’Alassane Ouattara ne devrait également pas être en reste. S'il a perdu en quelques mois deux de ses poids lourds, le parti présidentiel a assurément 2025 déjà en ligne de mire. Idem pour le PDCI d'Henri Konan Bédié qui multiplie les réformes en interne.
En attendant, les populations n’ont qu’une seule aspiration, que ces joutes se limitent aux pratiques démocratiques et que la violence politique s’éloigne définitivement d’un pays qui n’a que trop souffert.
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