Législatives 2021 : les enseignements d’un scrutin disputé

La crise électorale de 2020 qui a couté la vie à plus de 85 personnes faisait planer sur les législatives le spectre de la violence. Mais pour cette fois, la compétition politique n’a pas viré au drame.

Par Joachim Attoubré

Conformément aux dispositions de la constitution, les Ivoiriens étaient invités en octobre dernier à élire leur nouveau président. Cette compétition qui s’annonçait ouverte et inclusive a finalement viré au drame pour plusieurs familles.

L’opposition, chauffée à bloc, a appelé à la désobéissance civile, puis au boycott actif des élections. Les manifestations qui ont suivi ont causé officiellement 85 morts et des centaines de blessés.

C’est donc sur un fond de méfiance que les élections législatives du 06 mars dernier ont été organisées. Ce qui faisait craindre des violences lors de ce scrutin. Mais fort heureusement, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Les missions d’observation déployées dans le pays ont toutes rendues des conclusions dans ce sens. C’est tout à l’honneur de la démocratie ivoirienne.

Une assemblée nationale représentative

Contrairement à la présidentielle, les opposants au régime Ouattara ont décidé de prendre part à l’élection des députés. Les partisans de Laurent Gbagbo qui avait prononcé un divorce momentané avec les joutes électorales ont décidé de revenir dans l’arène.

Au final, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix reste en tête avec 147 sièges. Les indépendants ont récolté 16 sièges.

L’opposition toute tendance confondue s’est offert 92 sièges. La moisson n’est pas celle officiellement espérée pour les opposants qui souhaitait avoir la majorité des députés pour contrôler le pouvoir législatif.

Cependant, cette nouvelle configuration va certainement donner plus de vie à la confrontation d’idées au sein de l’hémicycle. Pour les 5 prochaines années, les propositions du gouvernement vont certainement passer mais pas comme lettre à la poste.