01 mar 2021 - 12:06
Par Daniel Coulibaly
C’est l’actualité ces dernières heures sur les réseaux sociaux : les forces de l’ordre ont opéré une importante saisie de cocaïne. On parle d’une tonne estimée à plus de 25 milliards de Francs CFA.
Cette saisie intervient quelques jours après la condamnation début février de cinq italiens à 20 ans de prison pour trafic de cocaïne. Ces derniers, faut-il le rappeler, avaient été arrêtés en 2019 lors d’une opération impliquant les polices de Côte d’Ivoire, d’Italie et du Brésil.
Depuis quelques années, le trafic de drogue semble gagner du terrain en terre ivoirienne. Aujourd'hui, dans toutes les communes du District d'Abidjan et même à l'intérieur du pays, la drogue circule. Des domiciles, écoles, centres de formation, Boulangeries, hôtels, prisons...font circuler ce poison, dans le silence. Nos enfants sont devenus des drogués, parce qu'ils ont un accès facile aux stupéfiants.
Certains sont même devenus des dealers dans le quartier. J'ai encore en mémoire, cette image de ce jeune homme qui vendait de la drogue dans un quartier de Yopougon. Il avait abandonné les études pour s'adonner à ce business. Et quand la police est venue l'arrêté, ce jour-là c'était la stupéfaction dans le quartier.
Et pourtant, constamment, des images de destruction de fumoirs sont montrées à la télévision, mais la drogue continue de rentrer dans le pays. Le vendredi 26 février 2021, la gendarmerie nationale a présenté à la face de la Nation ivoirienne une importante quantité de cocaïne, estimée à 1 056 kg et évaluée à plus de 25 milliards FCFA, saisie dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 février 2021 à Abidjan-Cocody (Angré). Une saisie record, dit-on.
Et devant la presse, le général de corps d’armée Alexandre Apalo Touré, accompagné par le procureur de la République, Richard Adou, s'est enorgueilli en ces termes : « Si nous arrivons à faire ces saisies, c’est tout simplement parce que nous avons les moyens adéquats qui nous sont mis à disposition par le président de la République, Alassane Ouattara ».
Remontons dans le temps d'un an. En février 2020, 411 kilogrammes, près d’une demi-tonne de cocaïne, ont saisis au large du port d’Abidjan pour une valeur estimée à 40 millions de dollars. En mars 2020 dans la commune d'Abobo, la Police a saisi 320 blocs de cannabis soit, 320 Kg.
En octobre 2020, la gendarmerie basée à Grand-Lahou a saisi et incinéré 236,594 kilogrammes de cannabis de tramadol, de diazepam etc. On n'oublie pas surtout cette saisie opérée en juin 2020 impliquant les véhicules d'une ONG transportant 160 kilogrammes de cannabis. Pour ne rappeler que ceux-là.
La présence de ces substances qui ne sont pas toujours saisies pose la question de la porosité à nos frontières.
Il est temps qu'on se pose ces questions : Qui fait ou laisse entrer la drogue dans le pays ? Comment d'importantes quantités de drogue arrivent-elles à passer les frontières douanières.
Rappelons que la loi N° 88-686 du 22 juillet 1988 interdit le trafic et l’usage illicite des stupéfiants, des substances psychotropes et des substances vénéneuses sur le territoire ivoirien. Il urge de renforcer la surveillance aux frontières pour ne pas faire de notre pays un état totalement miné par la drogue comme l’est malheureusement la Guinée-Bissau. Quand on sait les liens entre drogue, terrorisme et grand banditisme, cette situation devra être traitée rapidement.
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