17 fév 2021 - 12:11
Par Antoine Kobenan
255, c’est le nombre de députés qui vont être élus à l’issue du scrutin du 6 mars prochain. L’élection qui va se tenir sur toute l’étendue du territoire pourrait être passionnante avec notamment le retour de l’opposition dans le jeu politique.
Si cette participation des camps Bédié et Gbagbo peut être perçue comme une avancée pour la démocratie, certains actes posés par les partis en compétition sont de véritables coups de boutoirs au code électoral.
A titre d’exemple, on pourrait citer les rencontres organisées par le PDCI et le RHDP le mardi 16 février, soit 10 jours avant l’ouverture officielle de la campagne.
Le premier cité a « rencontré » ses candidats à son siège quand le parti au pouvoir, sous la présidence d’Alassane Ouattara a procédé à « l’investiture » de ses champions pour le scrutin du 6 mars. Cette cérémonie abondamment relayée par les médias est tout comme celle organisée par le PDCI, une violation du code électoral.
De fait, ce code stipule en son article 32 : « sont interdites toutes réunions électorales et toute propagande électorale par quelque mode que ce soit, en dehors de la durée réglementaire de la campagne électorale ».
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Cet article est suffisamment clair sur les obligations des partis pendant la période qui précède la campagne électorale. Mais, personne ne s’offusque de voir Alassane Ouattara faire la propagande des actions du RHDP en brandissant le bilan de sa formation politique comme argument de campagne avant l’heure.
Tout comme personne ne s’est offusqué de voir le PDCI déployer sur l’ensemble du territoire des missions dites de « sensibilisation » qui n’étaient rien d’autres que des occasions de propagande électorale.
Certes, la Commission électorale indépendante avait mis en garde les candidats contre une campagne hors délai sur les réseaux sociaux notamment mais rien n’a véritablement changé. Les prétendants aux postes de députés violent sans sourciller le code électoral. Clairement interdite par la loi, la période dite de « pré-campagne » a fini par être instituée au sein des partis politiques et ancrée dans l’esprit des populations si bien que des médias n’hésitent plus à ouvrir des rubriques « pré-campagne » dans leurs colonnes. Que dire des médias d'Etat qui se mettent sans gêne aucune aux couleurs du parti au pouvoir, relayant abondamment ses activités de campagne déguisée.
Mais finalement, rien de surprenant. En Côte d’Ivoire, on viole, viole, viole les lois.
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