03 fév 2021 - 14:43
Par Joackim Attoubré
Le vendredi 29 janvier 2021, la Fondation Rosa Luxemburg a organisé une rencontre d’échanges sur la réconciliation en Côte d’Ivoire. Dénommée ‘’graines de paix’’, le thème de cette activité était, « "Vérité et mémoire dans les processus de réconciliation et de paix: le cas de la Côte d'Ivoire" ».
Expliquant le sens de cette initiative, Claus-Dieter Konig, représentant régional de la Fondation Rosa Luxemburg en Afrique de l’ouest a fait savoir que cette activité vise à promouvoir la paix en Côte d’Ivoire. « La paix n’est pas encore garantie durablement dans le pays. Nous en tant que fondation, nous nous inscrivons dans la logique qui consiste à travailler pour consolider cette paix. », a-t-il déclaré.
Cette rencontre qui s’est articulée en trois grands points a vu la participation de trois principaux panélistes. Il s’agit en l’occurrence du Magistrat Epiphane Zoro, qui est intervenu sur la nécessité d’établir la vérité par la reconnaissance des responsabilités. Pour lui, pour établir la vérité, il faut établir les faits, faire le diagnostic et proposer des solutions pour la non répétions de ces crises.
À sa suite, Dr. Bangali N'Goran, a parlé de l’importance de la construction d’une mémoire collective. Pour lui, La mémoire a deux (2) fonctions. La première est éducative. Car, elle permet de redresser la conduite sociale. Et la seconde est thérapeutique. En effet, au sens de l'individu et de la nation la mémoire des évènements douloureux laisse dans la connaissance des individus une sorte de paralysie mentale; en parler crée un cadre propice pour exprimer cette douleur afin de la soigner. Le sociologue Sévérin Kouamé, a quant à lui analysé l’approche ethnique et socioculturelle de la vérité et de la mémoire dans les processus de réconciliation. Dans son exposé, il a insisté sur le fait chaque personne à sa vérité d'un conflit.
Cette vérité est conçue en fonction de notre structure sociologique, nos opinions, nos appartenances (ethniques, religieuses, politiques). Et chacun a le sentiment d'être une victime. Il faut alors construire une vérité partagée en prenant en compte la participation de la population et en engageant un dialogue participatif et inclusif de toutes les couches socioculturelles impliquées.
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