14 déc 2020 - 12:06
Par Antoine Kobenan
« Analyse budgétaire sur les cantines scolaires en Côte d’Ivoire », tel est intitulé le rapport publié par l’ONG Social Justice soutenue par International Budget Partnership (IBP). Le document d’une soixantaine de pages révèle les difficultés existantes dans le cadre du financement des cantines scolaires en Côte d’Ivoire.
L’étude révèle ainsi que 67% des écoles en Côte d’Ivoire sont dépourvues de cantines scolaires avec la majorité dans les zones rurales. Ce chiffre alarmant est un important facteur d’abandon scolaire notamment dans les régions où les parents préfèrent bien souvent leurs enfants dans les plantations.
Le rapport de Social Justice met également en avant la faiblesse de l’investissement de l’Etat ivoirien dans le financement des cantines scolaires. Ainsi, « sur la période 2020-2022, il est prévu un montant global de 37,5 milliards de FCFA pour le financement des cantines, dont 12,6 milliards de financement de l’Etat, soit 32 34% du financement totale », indique le rapport de l’ONG.
« Ces chiffres témoignent d’une très forte dépendance de l’extérieur, précise Social Justice ce qui pourrait être une faiblesse quant à la pérennisation des cantines scolaires sur l’étendue du territoire national. En somme, l’alimentation scolaire souffre du déploiement insuffisant d’un mécanisme de substitution au retrait des PTF dont le PAM ».
Outre les questions de financement, l’analyse de Social Justice pointe également du doigt les difficultés vécues par les cantines. Il s’agit notamment des difficultés dans la gestion des dotations et aussi des disparités constatées dans le choix des régions d’implantation des cantines.
Dans son rapport, l’organisation fait également des recommandations à l’Etat ivoirien afin d’aboutir à une meilleure gestion des cantines scolaires ainsi qu’à leur accroissement. Ainsi, Social Justice invite les décideurs à, « instituer une parafiscalité pour la constitution d’un fonds destiné au financement des cantines scolaires ; Mobiliser des financements auprès des entreprises de l’éducation, de l’agriculture, de la santé et de l’alimentation dans chaque localité ; Collecter des dons des élus et des autorités locales dans le cadre de la recherche des ressources additionnelles ; Solliciter des bourses alimentaires dans les collectivités décentralisées ».
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