26 juil 2020 - 13:33
Par Abraham Kouassi
Alassane Ouattara lors de son adresse à la nation à l’occasion du nouvel an a appelé à l’accélération des procédures judiciaires impliquant les personnalités politiques. Le numéro 1 ivoirien a sans doute été entendu.
En effet, dans les dernières semaines de l’an 2017 et les premiers jours de l’an 2018, plusieurs procédures ont connu un dénouement. Le procès le plus récent à avoir connu épilogue est celui de l’ex-ministre Moise Lida Kouassi. Poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’Etat », le cadre du Front populaire ivoirien détenu depuis plusieurs mois a été condamné à 15 ans de prison. Solidairement avec des militaires, Lida Kouassi a été sanctionné pour « avoir formé un complot ayant pour but de détruire ou de changer le régime constitutionnel ».
Quelques heures avant ce verdict, c’est l’affaire dite du ‘’casse de la BCEAO’’ à Abidjan qui connaissait son dénouement ce même jeudi 18 janvier. Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, Désiré Dallo et Aké N’Gbo ont été condamnés à vingt ans de prison. Si aucun mandat de dépôt n’a été délivré contre Désiré Dallo et Aké N’Gbo qui étaient présents au moment du verdict, Justin Koné Katinan et Laurent Gbagbo font l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Depuis le Ghana où il est exilé, Koné Katinan a réagi à cette condamnation. Remonté, le porte-parole de Laurent Gbagbo a dénoncé un acharnement politique et judiciaire. A l’en croire, le mandat d’arrêt contre l’ex-président ivoirien est « la parade trouvée pour restreindre ses mouvements et le cas échéant, son retour en Côte d’Ivoire ».
Quant à Jean-Noël Abéhi, ex-patron du Groupement de l’escadron blindé de la Gendarmerie nationale (GEB), il a écopé d’une peine de dix ans d’emprisonnement. Avec trois autres co-accusés, il a été reconnu coupable le 11 janvier dernier de « complot contre l’autorité de l’Etat ».
En 2017, c’est Hubert Oulaye, ex-ministre de la Fonction publique qui a ouvert le ‘bal des condamnations’’. L’ancien président du Conseil régional de Guiglo a pris 20 ans pour complicité d’assassinat dans l’affaire du meurtre des sept casques bleus nigériens tués en 2012 près de Guiglo.
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Comme Aké N’Gbo et Désiré Dallo, Hubert Oulaye n’a pas été placé sous mandat de dépôt. Il a donc pu rentrer libre chez lui.
Epées de Damoclès
Ces peines souvent prononcées sans délivrance de mandat de dépôt on fait réagir au sein de la société civile ivoirienne. En effet, plusieurs organisations soupçonnent le pouvoir ivoirien de procéder ainsi afin de maintenir la pression sur ces responsables politiques.
C’est le cas de l’Observatoire ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) qui a produit une déclaration à l’issue du procès d’Hubert Oulaye pour dénoncer cette situation. Dans le communiqué, l’organisation se demande si ces mesures ne sont pas un « moyen de pression politique consistant à affaiblir politiquement les accusés ».
D’autres procès sont attendus dans les prochaines semaines. Il s’agit notamment de celui mettant en cause Simon Ehivet, frère cadet de Simone Gbagbo.
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