26 nov 2020 - 14:10
Par Antoine Kobena
Cela commence à devenir une belle habitude. 6 ans après la révolution de 2014, le Burkina Faso a organisé sa deuxième élection présidentielle post-Blaise Compaoré. Et, on peut le dire tout net, le pays des Hommes intègres a préservé la belle image de sa démocratie.
Ce 26 novembre 2020, à la salle de conférence de Ouaga 2000, les candidats et leurs représentants côte-à-côte ont assisté à la proclamation des résultats provisoires par la CENI.
Au moment de l’annonce de la victoire du leader du MPP, le ciel n’est pas tombé sur la tête des Ouagalais. Oui, le Burkina Faso a montré si besoin en est qu’il est possible, à quelques kilomètres de la Côte d’Ivoire et de la Guinée d’organiser une élection présidentielle sans violences dans un pays francophone.
Déjà, à quelques semaines du scrutin un audit international du fichier électoral avait démontré la bonne disposition de la classe politique à aller le plus possible vers la crédibilité du scrutin.
« C’est un fichier de qualité, qui a été réalisé dans des conditions très difficiles, qui est fiable et qui permet donc d’aller à des élections en confiance », avait ainsi déclaré Antoine Michon, directeur des Affaires politiques et de la gouvernance démocratique de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à propos de la liste électorale.
Là où dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le moindre consensus semble impossible dans le cadre d’élections, le Burkina Faso a démontré qu’il est possible d’aller au vote avec une liste acceptée par tous.
Président sortant du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu dès le 1er tour avec 57,87% des voix. Les résultats provisoires du scrutin ont été proclamés ce jeudi 26 novembre 2020 par la CENI.
La force de la société civile au Burkina Faso
Si plusieurs difficultés ont été soulevées par l’opposition, le scrutin s’est globalement bien passé. Cette bonne santé de la démocratie au Burkina Faso est aussi à mettre au crédit de la société civile de ce pays.
Réputée pour son engagement, elle était en première ligne lors de la révolution de 2014. On se souvient ainsi de l’importance de mouvements tels le Balai Citoyen.
Cet engagement au sein de la société civile rejaillit évidemment sur le politique. Cette contribue à renforcer la démocratie dans un pays qui a parfaitement géré politiquement la fin de règne de Blaise Compaoré.
Dans la sous-région ouest-africaine, le Burkina Faso, le Sénégal, le Ghana et à un degré moindre le Nigeria font office de bons élèves de la démocratie. La Guinée et la Côte d'Ivoire qui connaissent des épisodes violents depuis plusieurs années devraient s'en inspirer.
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