19 nov 2020 - 13:58
Par Joakim Attoubré
Pendant de longues années, Guillaume Soro est resté l’un des proches collaborateurs du président Alassane Ouattara. Cependant, au fil du temps, les désaccords se renforcent. Ne pouvant plus fait bon ménage, Guillaume Soro a été poussé à la sortie.
Ainsi, le 8 février 2019, il démissionne de son poste de président de l’assemblée nationale. Dès cet instant, il rentre dans une confrontation directe avec Alassane Ouattara, son ancien mentor. Dans sa volonté de se positionner sur le plan international, Guillaume Soro s’installe en France où il mène des actions diplomatiques.
Après deux mois d’absence, il décide de rentrer un pays le 23 décembre 2019. Mais ce retour qui s’est voulu triomphal a laissé place à un feuilleton digne d’une série hollywoodienne.
Un retour manqué soldé par des arrestations
Alors que ses partisans espéraient passer le réveillon de Noël avec leur mentor, l’avion transportant Guillaume Soro a finalement atterri au Ghana. Selon ses proches, l’aéronef aurait été menacé par les autorités ivoiriennes.
Dans les heures qui ont suivi ce retour manqué, les forces de l’ordre font une décente au siège de Générations et peuples solidaires (GPS) pour arrêter plusieurs de ses proches. Parmi ces derniers figurent des députés de la nation notamment Alain Lobognon, Soro Kanigui…
Accusés de ‘’flagrant délit’’ d’atteinte à l’autorité de l’Etat, ils sont écroués. Alors que les ivoiriens attendaient un procès équitable afin d’être situés sur cette affaire, la justice a visiblement été remplacée par les intérêts politique.
La justice en souffrance
Si la justice doit conserver un caractère impartial, il est nécessaire de se demander si ce principe est une réalité en Côte d’Ivoire. En effet, le 23 septembre 2020, le Président du Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI), Soro Kanigui est libéré. Mais bien avant, la rumeur se répand quant à sa volonté de rejoindre le RHDP après sa libération au détriment de son leader Guillaume Soro.
Il a fallu quelques jours pour que la rumeur se confirme. Le mercredi 18 novembre 2020, l’ancien proche Guillaume Soro a été reçu par le président de la République Alassane Ouattara. Dans le même temps, le député Alain Lobognon, arrêté dans les mêmes conditions et pour les mêmes faits croupi toujours en prison.
Il n’est risqué de dire que l’appartenance au parti au pouvoir donne un parapluie contre les poursuites judiciaires en Côte d’Ivoire. En effet, il est tout de même curieux que le président de la République s’affiche avec un ex-adversaire qui fait face à de graves accusations sans qu’aucun procès n’ait été organisé.
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