18 nov 2020 - 12:45
Par Daniel Coulibaly
La moyenne africaine de la Gouvernance globale enregistre sa première baisse annuelle depuis 2010. Ce recul a été mis en avant par le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim publié le lundi 16 novembre 2020. A en croire le document, cette baisse résulte de la détérioration simultanée de trois des quatre catégories de l’IIAG, à savoir la participation, les droits et inclusion, la sécurité et état de droit et le développement humain.
" En réalité, explique la Fondation Mo Ibrahim, ce mauvais résultat s’inscrit dans la suite du ralentissement de la progression depuis déjà 2015. De 2015 à 2019, on constate un affaissement des progrès tant en matière de Développement humain que de Fondements des opportunités économiques, tandis que se poursuivent la détérioration des catégories Sécurité et état de droit, ainsi que Participation, droits et inclusion, et ce façon accélérée pour la dernière." Notant, cependant, que la gouvernance globale a enregistré une légère amélioration sur la décennie écoulée. " De fait, en 2019, plus de six citoyens africains sur dix vivent dans un pays ou le niveau de Gouvernance globale est meilleur qu’en 2010", peut-on lire dans ce rapport.
Plus loin, la Fondation Mo Ibrahim fait savoir que la Côte d’Ivoire occupe le 18e rang de la gouvernance globale en 2019 et est le deuxième pays en termes de progrès accomplis au cours des dix dernières années. Une belle performance tirée des progrès enregistrés dans les quatre catégories principales de l’Indice, avec les plus observées le « Développement humain » et des « Fondements des opportunités économiques ». Le pays n'a pas été tout de même exemplaire partout sur les quatre catégories importantes de l'indice. Elle a fait moins d'efforts au niveau « Sécurité et état de droit » depuis 2015, ce qui a constitué un frein au taux de progrès du pays en termes de gouvernance globale.
Pour Mo Ibrahim, président de la fondation éponyme, les gouvernances africaines sont à l’épreuve, et "les fragilités de gouvernance mises en exergue par l’IIAG 2020 sont exacerbées par la COVID-19, qui menace en outre les progrès réalisés dans les domaines économique et humain". Il soutient également que l’insatisfaction et la méfiance des citoyens à l’égard de la gouvernance publique s’aggravent un peu partout. A son avis, les gouvernements peuvent saisir cette occasion unique de démontrer à la fois leur détermination à sauvegarder la démocratie et leur capacité à définir un nouveau modèle de croissance, plus résilient, plus équitable, plus durable, et plus autonome.
Il faut savoir que l’IIAG 2020 présente une large évaluation sur l’état et des tendances de la gouvernance des 54 États africains, à travers quatre grandes dimensions : Sécurité et état de droit; Participation, droits et inclusion; Fondements des opportunités économiques; Développement humain. Il évoque, en outre, une mouture rénovée de l’indice, au travers notamment de trois améliorations significatives : une extension du spectre de la gouvernance, incluant de nouveaux domaines comme l’environnement ou la gestion des inégalités ; des indicateurs renforcés grâce à l’amélioration de la disponibilité des données ; et une nouvelle section entièrement dédiée aux Voix des citoyens africains.
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