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Violences faites aux femmes et aux enfants: Elles "puisent leur source dans nos traditions" selon un magistrat

Ça se passe en Côte d’Ivoire, Société
Violences faites aux femmes et aux enfants: Elles "puisent leur source dans nos traditions" selon un magistrat

27 sep 2021 - 16:09

Regard Citoyens
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Le samedi 25 Septembre 2021, le forum ’’Et si on en parlait’’, soutenu par la DW Akademie a organisé une causerie débat pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants.

Par Kouassi Sarah

Le samedi 25 Septembre 2021, à Cocody a eu lieu la première rencontre physique du forum en ligne ‘’Et si on en parlait’’ pour une causerie-débat sur les violences faites aux femmes et aux enfants.

Tohoury Elisabeth, magistrat et vice-présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire sollicitée pour cette rencontre a affirmé que « les violences puisent leur source dans nos traditions ».

Elle a poursuivi en affirmant que le manque de sensibilisation est la raison fondamentale de ces violences. « Tout est une question de mentalité. On a eu des cas où les victimes de violences ont fini par abandonner par peur ou par entente à l’amiable. Nos valeurs culturelles en Afrique nous emmènent à accepter des choses qui ne sont pas normales comme les mariages forcés, l’excision et les violences conjugales. Les violences puisent leurs sources dans nos traditions », a-t-elle déclaré.

Pour enrichir les dires de madame Tohoury, Alexandra Azaud, activiste, ancienne chef de département Droits des femmes, des enfants et des personnes vulnérables du CNDH, a cité des exemples de violence qui selon elle, sont parfois minimisées par la population et a avancé que tout le monde a un rôle à jouer dans la lutte contre ces actes. 

« On a tendance à oublier que l’inceste, la discrimination de genre, le manque d’opportunités pour les femmes dans la société, les harcèlements sexuels sont aussi des formes de violence. Les incestes dans des familles existent, mais ne sont pas dénoncés. Sachez qu’une fois que vous assistez à une forme de violence et que vous ne dénoncez pas, vous devenez aussi acteur de violence. », a souligné Alexandra Azaud.

Interrogé sur la question de sa perception et de ses actions menées pour la lutte sur les violences, Josué Nomeyo, web-activiste He For She et pro-féministe, a affirmé être satisfait par l’implication des internautes. Pour lui internet en particulier les réseaux sociaux sont d’une grande aide pour la lutte. « Je pense que tout le monde à suivis l’affaire Yves de M’Bella. J’ai été agréablement surpris de voir l’ampleur qu’elle a prise grâce aux réseaux sociaux. Et grâce à la Ligue. C’est vrai qu’on a encore du chemin à faire mais nous sommes sur la bonne voie. Concernant mes actions menées, j’œuvre plus dans le bénévolat et je fais des sensibilisations sur les réseaux sociaux ».

En réponse à Karim Dagnogo, Directeur de production du média en ligne Snap sur la manière de sensibiliser, Josué Nomeyo a poursuivi en disant que la sensibilisation ne doit pas seulement être faites aux jeunes filles mais aussi aux parents qui acceptent les violences conjugales, défendent l’excision et cachent les incestes pour éviter ‘’d’avoir honte’’ aux yeux des autres.

Apres cet échange entre la modératrice et les experts, une causerie s’est faite avec tous les participants.

 

 

Viol en Côte d'Ivoire, DWA Akademie, Côte d'Ivoire
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