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Transports : Quand Bingerville paie le prix de l’urbanisation galopante

Ça se passe en Côte d’Ivoire, Société
Transports : Quand Bingerville paie le prix de l’urbanisation galopante

04 déc 2020 - 10:49

Regard Citoyens
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Bingerville, sous-préfecture de la ville d’Abidjan devenue une des communes du grand Abidjan depuis 2016, se situe en périphérie de la capitale économique ivoirienne. Éloignée de la commune de Cocody de 24 km, la ville du fait de l’urbanisation galopante devient de plus en plus difficile d’accès à certaines heures.

Par Danielle Yesso

Quitter Bingerville pour Abidjan relève depuis quelques années d’un véritable parcours du combattant. Très prisée par les entreprises de construction ces dernières années notamment du fait de sa proximité avec Cocody, la ville a vu sa population croitre de façon rapide. Estimée à 59.000 en 2010, elle était de plus de 90.000 en 2014 et nul doute qu’elle dépasse aujourd’hui les 100.000 habitants.

Ce développement n’est pas sans conséquence. Ainsi, les usagers des voies menant à Bingerville doivent obligatoirement  se lever aux aurores, s’ils veulent les embouteillages monstres qui  se forment quotidiennement sur les principales voies d’accès à la commune, occasionant beaucoup de désagréments pour les populations.

Dans ces cas, le prix du transport subit une hausse soudaine ou encore les chauffeurs de « Gbakas » privilégient certaines destinations, disent – ils pour éviter les embouteillages. Cela pour le plus grand désarroi des passagers.

Une étudiante en attente d'un véhicule ce 3 décembre 2020 nous raconte son calvaire. « En semaine, c’est tous les jours comme ça. Il n'y a que les week-ends que la circulation est fluide. Là j’attends un véhicule pour le carrefour La Vie, mais depuis aucun gbaka de cette destination ne passe. Ceux qui vont là bas sont tous déjà pleins. ».

En effet, les transporteurs privilégient les destinations proches afin de faire plusieurs aller-retour sans être pris dans les embouteillages et augmenter leurs revenus.

Une autre dame aux abords de la route a refusé de monter dans un gbaka du fait d’une augmentation soudaine du prix du transport. « Le prix normal du transport Adjamé est de 300 Francs et là il me dit 500 Francs parce que c’est matin et qu’il sait que beaucoup de gens veulent sortir de Bingerville », se plaint-elle.

Les transporteurs profitent de cette situation pour augmenter leur recette. Un apprenti explique qu’ils procèdent ainsi parce que Bingerville est bien trop éloigné. Pour eux, c’est une vraie perte de temps et de carburant que de se rendre à Bingerville à cause des nombreux embouteillages sur la voie aux heures de pointe. Ils sont donc contraints de doubler les tarifs.

Le matin comme le soir, les populations de Bingerville rencontrent d’énormes difficultés pour sortir et rentrer. Pour rentrer à Bingerville le soir, il faut au moins une heure d’attente au bord de la voie, avant de pouvoir trouver un véhicule à destination de Bingerville.

Il n’est donc pas rare de voir une foule aux abords des routes, aux heures de pointe en attente de véhicules. Et quand ils arrivent enfin, on assiste à une véritable lutte des passagers pour réussir à se trouver une place dans le véhicule. D'autres passagers, ne pouvant se permettre d’attendre, ni de lutter une place, préfèrent ‘’décomposer ‘’. C’est-à-dire, prendre un véhicule et descendre à un carrefour, où ils peuvent être sûr d’avoir un véhicule pour Bingerville. Pour cela, il faut prévoir un véritable budget car pour 300 Francs pour un direct, on peut facilement se retrouver à 400 Francs ou 600 Francs en décomposant.

Malgré l’élargissement des voies menant à Bingerville, réalisé par le gouvernement, le problème persiste. Pour bon nombre d’habitants de la zone Riviera-Bingerville, le processus d’urbanisation dans cette partie d’Abidjan est quelque peu raté.

Bingerville, Embouteillages Abidjan, Circulation Bingerville
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Transports : Quand Bingerville paie le prix de l’urbanisation galopante

04 déc 2020 - 10:49

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Bingerville, sous-préfecture de la ville d’Abidjan devenue une des communes du grand Abidjan depuis 2016, se situe en périphérie de la capitale économique ivoirienne. Éloignée de la commune de Cocody de 24 km, la ville du fait de l’urbanisation galopante devient de plus en plus difficile d’accès à certaines heures.

Par Danielle Yesso

Quitter Bingerville pour Abidjan relève depuis quelques années d’un véritable parcours du combattant. Très prisée par les entreprises de construction ces dernières années notamment du fait de sa proximité avec Cocody, la ville a vu sa population croitre de façon rapide. Estimée à 59.000 en 2010, elle était de plus de 90.000 en 2014 et nul doute qu’elle dépasse aujourd’hui les 100.000 habitants.

Ce développement n’est pas sans conséquence. Ainsi, les usagers des voies menant à Bingerville doivent obligatoirement  se lever aux aurores, s’ils veulent les embouteillages monstres qui  se forment quotidiennement sur les principales voies d’accès à la commune, occasionant beaucoup de désagréments pour les populations.

Dans ces cas, le prix du transport subit une hausse soudaine ou encore les chauffeurs de « Gbakas » privilégient certaines destinations, disent – ils pour éviter les embouteillages. Cela pour le plus grand désarroi des passagers.

Une étudiante en attente d'un véhicule ce 3 décembre 2020 nous raconte son calvaire. « En semaine, c’est tous les jours comme ça. Il n'y a que les week-ends que la circulation est fluide. Là j’attends un véhicule pour le carrefour La Vie, mais depuis aucun gbaka de cette destination ne passe. Ceux qui vont là bas sont tous déjà pleins. ».

En effet, les transporteurs privilégient les destinations proches afin de faire plusieurs aller-retour sans être pris dans les embouteillages et augmenter leurs revenus.

Une autre dame aux abords de la route a refusé de monter dans un gbaka du fait d’une augmentation soudaine du prix du transport. « Le prix normal du transport Adjamé est de 300 Francs et là il me dit 500 Francs parce que c’est matin et qu’il sait que beaucoup de gens veulent sortir de Bingerville », se plaint-elle.

Les transporteurs profitent de cette situation pour augmenter leur recette. Un apprenti explique qu’ils procèdent ainsi parce que Bingerville est bien trop éloigné. Pour eux, c’est une vraie perte de temps et de carburant que de se rendre à Bingerville à cause des nombreux embouteillages sur la voie aux heures de pointe. Ils sont donc contraints de doubler les tarifs.

Le matin comme le soir, les populations de Bingerville rencontrent d’énormes difficultés pour sortir et rentrer. Pour rentrer à Bingerville le soir, il faut au moins une heure d’attente au bord de la voie, avant de pouvoir trouver un véhicule à destination de Bingerville.

Il n’est donc pas rare de voir une foule aux abords des routes, aux heures de pointe en attente de véhicules. Et quand ils arrivent enfin, on assiste à une véritable lutte des passagers pour réussir à se trouver une place dans le véhicule. D'autres passagers, ne pouvant se permettre d’attendre, ni de lutter une place, préfèrent ‘’décomposer ‘’. C’est-à-dire, prendre un véhicule et descendre à un carrefour, où ils peuvent être sûr d’avoir un véhicule pour Bingerville. Pour cela, il faut prévoir un véritable budget car pour 300 Francs pour un direct, on peut facilement se retrouver à 400 Francs ou 600 Francs en décomposant.

Malgré l’élargissement des voies menant à Bingerville, réalisé par le gouvernement, le problème persiste. Pour bon nombre d’habitants de la zone Riviera-Bingerville, le processus d’urbanisation dans cette partie d’Abidjan est quelque peu raté.

Bingerville, Embouteillages Abidjan, Circulation Bingerville
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