Télévision numérique : 72% de taux de pénétration en Côte d’Ivoire

La TNT a été lancée en Côte d’Ivoire il y a deux ans. A ce jour, la quasi-totalité du pays est couverte par la télévision numérique

Par Daniel Coulibaly

C’est en 2006 que l’ensemble des pays africains s’étaient engagés auprès de l’Union internationale des télécommunications, une agence de l’ONU, à migrer vers la télévision numérique avant juin 2015, une échéance qui avait été reportée à juin 2020.

C’est finalement le vendredi 8 février 2019 que le Premier ministre, d'alors, Amadou Gon Coulibaly, a procédé au lancement effectif pour l’accessibilité des médias visuels sur la Télévision numérique terrestre (TNT) dans le District d’Abidjan.

Le centre émetteur de la TNT situé dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, a été choisi pour servir de premier site national d’exploitation du réseau national TNT. La société ivoirienne de télédiffusion (SIDT), elle, était chargée d’assurer la diffusion des programmes sur toute l’étendue du territoire national. Notre pays est donc passé à la télévision numérique avec sept chaînes autorisées à émettre sur la TNT. Ce sont : la RTI1, RTI 2, RTI 3, NCI, A+ Ivoire, Life TV et 7 Info. La TNT devrait couvrir les principales villes en juin 2019 et l’ensemble du territoire en 2020, avaient soutenu, à l’époque, les autorités ivoiriennes.

Bilan satisfaisant : avec plus de 72% de la population couverte par la TNT

Nous sommes en 2021, et la date anniversaire de ce basculement au passage de la télévision numérique était le lundi 8 février 2021. Cela fait exactement 2 ans que des Ivoiriens regardent les chaines autorisées à émettre sur la TNT. Sauf 7Info qui a pris du retard dans le démarrage de ses programmes.

Pour le ministre ivoirien de la Communication et des Médias, Sidi Touré, le bilan de ces 2 ans d’activités est « satisfaisant ». Du fait qu’il y a eu plus de 72% de taux de pénétration. Il s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec la presse à son cabinet le 8 février 2021.

 « Pour l’heure, plus de 72% de la population est couverte par la TNT », a-t-il souligné, s’appuyant sur des données fournies par ses services. Selon lui, la TNT a plus d’avantage que d’inconvénients pour toutes les parties prenantes de l’écosystème numérique. « L’Etat, les entreprises opérant dans le secteur et les populations bénéficiaires, tout le monde y trouve son compte », a-t-il soutenu.

Dans son argumentaire, Sidi Touré a fait savoir qu’un entrepreneur de télévision n’a plus besoin de faire un investissement sur toute la chaîne des valeurs, allant de l’édition à la diffusion.  Il y a une plateforme unique qui assure la diffusion des programmes de tous les opérateurs, ajoute-t-il, tant pour le service public que pour des chaînes privées, réduisant ainsi les coûts de création d’une chaine de télévision de plus de la moitié.

En outre, il reconnaît qu’il y a des efforts à faire pour satisfaire toutes les populations. C’est pourquoi, il s’est engagé, au nom du gouvernement, à créer toutes les conditions nécessaires à la réussite de cette transition numérique à 100%.

En effet, l'accession à la TNT nécessité un certain nombre d'équipements. Il faut un décodeur. Au début, ces décodeurs n’étaient pas encore homologués et facilement accessibles. Aussi pour faciliter l’acquisition, le gouvernement avait décidé d’exonérer de taxes douanières les kits d’équipement. Aujourd’hui, dit-on, en plus de l’antenne, les décodeurs sont vendus sur le marché au prix plafonné de 10.000 FCFA.

Il convient de rappeler que  la migration vers la télévision terrestre a nécessité un investissement de 25 milliards FCFA à la Côte d'Ivoire. Et la première extinction analogique a eu lieu à Korhogo, dans la région du Poro, où le taux de pénétration est à plus de 80%, suivra celle de la Marahoué.