19 oct 2020 - 12:28
Par Antoine Kobenan
Depuis le 15 octobre et pour deux semaines, les candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre sont en campagne. Candidat à un nouveau mandat controversé, le président ivoirien, Alassane Ouattara a lancé sa campagne dans la ville de Bouaké. Quant à Kouadio Konan Bertin dit KKB il a lancé sa course aux électeurs dans la ville de Divo.
De façon générale, la campagne pour le premier tour de la présidentielle ivoirienne est loin de celles colorées de ces dernières années.
Peu d’affiches dans les rues d’Abidjan même pour Alassane Ouattara, peu de grands rassemblements, un désintérêt des populations… C’est une période de campagne bien particulière que connait le pays cette année.
Il faut dire que le boycott du processus lancé par les candidats Pascal Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié a contribué à plomber un processus dans un pays où les populations sont de moins en moins rassurées par une classe politique qui est la même depuis plusieurs décennies.
« Aujourd’hui on observe moins de passions. Bon nombre d’Ivoiriens regardent cette campagne de loin surtout que pour eux, la candidature d’Alassane Ouattara pourrait déboucher sur une victoire certaine du président qui, il faut le dire, a la main mise sur l’essentiel des institutions en charge de l’organisation des élections », commente Sosthène.K, journaliste ivoirien.
Une campagne déjà ensanglantée
Si la campagne ne semble pas véritablement les populations, elle a cependant été le cadre de violences. Le week-end dernier, la ville de Bongouanou, fief de Pascal Affi N’Guessan a été le théâtre de violents affrontements entre populations.
Selon des sources non officielles mais dignes de foi, 2 morts sont à déplorer dans la ville où la résidence de l’ancien Premier ministre a été incendiée. Ce lundi 19 octobre 2020, un autre mort a été signalé dans la ville de Bonoua au sud du pays. Des blessés et d’importants dégâts matériels ont par ailleurs été enregistrés. Ainsi, au moins trois véhicules dont deux autobus de la SOTRA, compagnie de transport publique ont été calcinés en début de journée ce 19 octobre 2020.
Ces violences font renaitre des inquiétudes dans une Côte d’Ivoire où les divisions n’ont été que masquées ces dernières années. 10 ans après la violente crise post-électorale qui a causé officiellement 3000 morts, le pays se retrouve une nouvelle fois proche de sombrer.
La candidature d’Alassane Ouattara décidée après la mort brutale, le 8 juillet 2020, de son dauphin Amadou Gon Coulibaly a plongé la Côte d’Ivoire dans une période d’incertitude. Bien malin celui qui pourra prévoir aujourd’hui l’issue de cette autre crise qui a fini de germer.
Commentaires
Aka (non vérifié)
23.10.2020, 12:00 am
Réagissez à cet article