05 oct 2021 - 14:27
Par Gnamien Attoubré
La colonisation a permis à la France d’étendre son hégémonie sur le continent africain. Avec la guerre froide, les États-Unis ont ‘’investi’’ ce pays qui avait déjà une forte influence en Afrique comme le gendarme de ce continent.
Elle avait donc pour mission de freiner l’expansion communiste dans cette partie du monde. Même si la guerre froide a pris officiellement fin en 1991, le système « françafricain » mis en place principalement sous l’ère De Gaulle avec pour pionnier Jacques Foccart a permis de maintenir les pays africains sous l’aile de la France.
Et, ce à travers une relation directe avec les dirigeants africains et la signature des accords dits de défense dans le cadre des indépendances octroyées aux anciennes colonies française.
Si pendant des décennies, l’ancienne puissance coloniale a réussi à maintenir son influence, sa diplomatie qualifiée très souvent « d’arrogante et paternaliste » a du mal à passer auprès d’une jeunesse qui rêve d’émancipation.
Le fossé se creuse entre les jeunesses et leur dirigeants africains; la France peine à maintenir son hégémonie
Après les indépendances, les dirigeants africains ont réussi à contrôler les masses à travers le système de parti unique, la répression des voix discordantes et la caporalisation des médias. Ainsi, il suffisait à la France d’avoir des rapports privilégiés avec derniers pour s’assurer de la pérennité de ses intérêts géostratégiques. Mais la dynamique actuelle marquée par la démocratisation de l’information et le renforcement de la masse critique africaine donne du fil à retordre à ce système.
La France qui a toujours compté sur sa relation avec l’élite politique n’a certainement pas pris véritablement en compte les aspirations des nouvelles générations. Ainsi, elle n’a pas su adapter son système au fil du temps. Progressivement, un désamour profond est né entre elle et la jeunesse africaine.
Ce désamour résulte aussi dans le fait qu’une partie de l’opinion africaine estime que le pays de Macron soutient des dictateurs et des présidents qui se maintiennent au pouvoir à coup de violation des constitutions.
Tous ces facteurs en y ajoutant l’implication supposée de ce pays dans des tragédies comme le génocide Rwandais, l’assassinat de figures politiques important du continent ont créé un sentiment de rejet de la politique française. Aujourd’hui, l’influence de la France est fortement remise en cause.
La France bousculée dans son ‘’pré-carré’’ par la Russie
« L’Afrique est le continent de l’avenir ». Cette phrase est répétée en boucle dans les sommets internationaux. Il est donc clair que ce continent représente un enjeu géostratégique majeur. Et chaque grande puissance veut se positionner.
Si la France a un avantage historique dans plusieurs pays, elle a aujourd’hui du mal à s’imposer réellement. Rejetée par une partie de la jeunesse qui assimile sa politique à du « néocolonialisme », elle doit également faire face à la poussée des autres puissances comme l’Allemagne, la Chine, la Russie… Pendant que la Chine fait de la coopération économique son cheval de bataille, la Russie quant à elle opté pour la coopération militaire.
Cette présence russe agace de plus en plus la France qui a d’ailleurs perdu le contrôle de la Centrafrique. Cette confrontation France-Russie qui prend des allures de guerre froide s’est déportée au Mali. Aujourd’hui, la junte au pouvoir dans le pays n’hésite pas à exhiber sa volonté de coopération avec la Russie.
La France perd de l’influence et elle a tout intérêt à prendre réellement en compte les aspirations de la jeunesse en revoyant sa ligne si elle veut maintenant ses intérêts à long terme sur le continent noir.
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