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Pauvreté en Afrique : 465,3 millions de personnes pourraient être touchées en 2021

Economie, Afrique, International
Pauvreté en Afrique : 465,3 millions de personnes pourraient être touchées en 2021

17 mar 2021 - 06:44

Regard Citoyens
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Le rapport 2021 de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives économiques en Afrique, rendu public vendredi 12 mars 2021, fait observer que jusqu’à 38,7 millions d’Africains supplémentaires pourraient sombrer dans l’extrême pauvreté en 2020–2021, portant ainsi leur total à 465,3 millions de personnes, soit 34,4 % de la population africaine. En outre, le rapport annonce une hausse du produit intérieur brut(PIB) de 3,4 %, après une contraction de 2,1 % en 2020 suite à la pandémie de Covid-19.

Par Daniel Coulibaly

Le rapport de la BAD sur les perspectives économiques en Afrique décrit une situation délétère qui pourrait contribuer à une augmentation du poids de la dette de 10 à 15 points de pourcentage à court et moyen terme. Par ailleurs, les fluctuations des taux de change ont été importantes, et l’inflation a légèrement augmenté, en raison du tarissement des flux financiers extérieurs.

Aussi, un risque d’anéantissement des avancées durement acquises dans la réduction de la pauvreté au cours de deux dernières décennies sur le continent est-il à craindre ? C'est pourquoi, la BAD fait observer que jusqu’à 38,7 millions d’Africains supplémentaires pourraient sombrer dans l’extrême pauvreté en 2020–2021, portant ainsi leur total à 465,3 millions de personnes, soit 34,4 % de la population africaine en 2021.

Et pour contrer cette pauvreté, selon les estimations, il faudrait environ 7,8 milliards d’USD en 2020 et 4,5 milliards d’USD en 2021 pour amener le revenu de ces nouveaux pauvres au moins jusqu’au seuil de pauvreté.

Une hausse du PIB en 2021

Le rapport annonce également une hausse du produit intérieur brut(PIB) de 3,4 % cette année, après une contraction de 2,1 % en 2020 suite à la pandémie de Covid-19. La reprise devrait marquer la fin de la pire récession enregistrée par le continent depuis plus d’un demi-siècle.

Selon la BAD, elle sera soutenue par le tourisme, une hausse des prix des matières premières et un assouplissement des restrictions induites par la pandémie. La banque relève qu’en 2020, l’activité économique a été limitée sur le continent du fait de la Covid-19. En 2021, elle prévient que les perspectives sont toutefois sujettes à une grande incertitude liée à des risques externes et internes.

Divergences de l’impact économique de la pandémie selon les pays

La BAD fait savoir que l’impact économique de la pandémie diffère selon les pays. Et ceux dont l’économie dépend du tourisme devraient se remettre du recul de 11,5 % de leur PIB en 2020, pour connaître une croissance de 6,2 % en 2021. Les pays exportateurs de pétrole devraient connaître une croissance de –1,5 % à 3,1 % et celle des autres économies à forte intensité en ressources de –4,7 % à 3,1 % ; tandis que celle des pays à faible intensité en ressources devrait passer de –0,9 % à 4,1 %.

L’institution financière africaine souligne que les fondamentaux macroéconomiques du continent ont été affaiblis par la pandémie, indiquant que des déficits budgétaires ont doublé en 2020, pour atteindre un sommet historique de 8,4 % du PIB.

La pandémie de Covid-19 a causé une augmentation des besoins de financement public, les gouvernements étant contraints de dépenser plus pour atténuer les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire.

En 2020, révèle le rapport, les gouvernements africains ont eu besoin d’un financement brut supplémentaire de 125 à 154 milliards d’USD pour faire face à la crise sanitaire.

 

Pauvreté en Afrique, BAD, Rapport BAD, Covid-19
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