12 oct 2020 - 15:41
Par Antoine Kobenan
C’était assurément l’évènement du week-end en Côte d’Ivoire. Les partisans de l’opposition ivoirienne se sont retrouvés le samedi 10 octobre 2020 pour protester contre le mandat d’Alassane Ouattara. Porté principalement par le PDCI et les deux tendances du FPI, la rencontre a mobilisé des milliers d’Ivoiriens opposés au chef de l’Etat.
A coups de discours enflammés et de messages parfois durs à l’endroit du chef de l’Etat, les leaders de la plate-forme de l’opposition ont chauffé l’assistance et très certainement, ravivé l’aversion du public contre la candidature du numéro 1 ivoirien.
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Quand en fin d’après-midi, les militants venus de toute la Côte d’Ivoire ont entrepris de rentrer chez eux, la principale question qu’on pouvait se poser est : « Et maintenant ? ». De fait, on peut le dire tout net, le meeting du 10 octobre qui avait vocation à servir de point de départ à des actions d’envergure dans le cadre de l’opération de désobéissance civile s’est finalement limitée à être un meeting « traditionnel ».
Plus étonnant, aucun mot d’ordre clair et précis quant à la suite des actions n’a été livré par les leaders de l’opposition. En gros, on a assisté à une sorte de « déjà vu » et « déjà entendu » avec des personnalités qui chargent Alassane Ouattara en mettant en avant le caractère illégal de son mandat.
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A la peine quand il s’agit d’organiser d’importantes manifestations de rues capables de faire basculer le rapport de force actuel, les adversaires d’Alassane Ouattara semblent s’être enlisés. En panne de stratégies, ils ne sont pas parvenus un seul jour depuis le 6 août 2020, date de l’annonce de la candidature du chef de l’Etat à mettre ce dernier en difficulté sur le terrain. La désobéissance civile annoncée par Henri Konan Bédié tarde à prendre véritablement forme.
En outre, la récente mission conjointe ONU-UE-CEDEAO qui a évoqué l’envoi d’observateurs, nonobstant la volonté affichée de l’opposition de faire reporter l’élection montre que le chef de l’Etat sur la scène internationale conserve une certaine marge de manœuvre
Si elle a affiché une relative unité dimanche dernier dans les travées du stade Félix Houphouët-Boigny, l’opposition ivoirienne devra faire davantage si elle souhaite mettre en difficulté Alassane Ouattara. En visite dans le nord du pays depuis jeudi dernier, le président ivoirien qui a procédé à l’ouverture de plusieurs routes n’a pas manqué de minimiser les actions de ses adversaires. « De quelle opposition parlez-vous ? L’opposition bavarde, moi je travaille », a déclaré le chef de l’Etat depuis Odienné.
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