28 nov 2023 - 21:02
C’est quoi le journalisme sensible au genre ?
Je suis présente en tant que formatrice dans le cadre du projet « A Voix Egales » de Media Foundation for West Africa(MFWA), financé par CFI Média. Il vise à former 8 journalistes ivoiriens sur l’égalité hommes et femmes, et le journalisme sensible au genre. Il s’agit de journaliste qui lutte contre les stéréotypes du genre, les inégalités favorisant une meilleure représentation et représentativité des femmes et des hommes dans les médias.
Quelles sont les notions dont vous avez abordé lors de votre session de formation ?
Nous avons abordé les notions d’égalité, parce que le journalisme sensible au genre s’appuie sur l’égalité de droit, d’opportunités et de chance entre l’homme et la femme. Nous avons également évoqué les stéréotypes, parce qu’en tant que homme de médias, le journaliste transmet beaucoup de stéréotypes de conception d’idées reçues. A cela s’ajoute le cadre de protection légal qu’il soit national ou international, en matière de droits humains.
Que valent réellement ces différentes lois relativement au genre, en terme de l’égalité entre l’homme et la femme ?
Il faut savoir que c’est déjà une victoire d’avoir des lois. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’inapplicabilité des lois n’empêche pas de disposer d’un cadre de protection défini. La Côte d’Ivoire a beaucoup évolué dans ce cadre de protection juridique national. Aujourd’hui, il existe suffisamment de lois pour la protection des femmes. Seulement le regard qui est porté en tant qu’activiste des droits humains, c’est que la protection n’est pas effective dans l’applicabilité, notamment dans les zones rurales, où des personnes n’ont pas forcément conscience de ces lois.
Ya-t-il une évolution dans l’application ou le respect de ces lois ?
Je suis mitigée, mais je vais dire qu’il y a une évolution. Déjà, prendre en compte ces problématiques dans les lois, et d’avoir un cadre légal ; c’est très important. Après à l’applicabilité, les pouvoirs publics essaient de rendre ces lois effectives. Il ne faut pas occulter le fait que nous sommes dans un contexte culturel et social très hostile. Nous qui travaillons dans le genre, nous réalisons que les premiers obstacles sont socio-culturels. Et aujourd’hui, il serait difficile d’arriver à une applicabilité des lois; si au niveau socio-culturel il n’y a pas d’évolution.
Daniel Coulibaly
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