06 oct 2020 - 14:48
Par Danielle Yesso
« C’est la concurrence qui fera baisser le prix de l'électricité. Je lance donc un appel à tous ceux qui souhaitent investir dans ce secteur ». Alassane Ouattara ouvrait ainsi la voie à la libéralisation du secteur de l’électricité en Cote d’Ivoire, le 1er mai 2016. L’enjeu principal étant la maîtrise, voire la réduction des tarifs de l’électricité. Le gouvernement ivoirien avait ainsi pour but d’impulser une nouvelle dynamique au secteur électrique avec l’arrivée probable d’un concurrent.
En 2019, feu le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, déclarait au cours d’une cérémonie similaire du 1er mai que : « Les négociations dans le cadre de la convention avec la compagnie ivoirienne d’électricité sont en cours, et dans le cadre de ses négociations, la problématique de la libéralisation est bien inscrite à l’ordre du jour des discussions qui ont cours en ce moment ».
Des négociations qui ont visiblement abouti puisque l’année 2020 marque la fin du monopole de la Compagnie Ivoirienne de l’électricité (CIE) sur la distribution et la commercialisation de l’électricité. La compagnie, filiale du groupe Eranove, a mis en place de nouvelles mesures afin de faire face à l’arrivée de la concurrence.
La libéralisation du secteur électrique a malgré tout encore du mal à être effective. L’année 2020 tire à sa fin et toujours pas de signes de l’existence de nouvelles compagnies d’électricité à l’horizon. L’ancien premier ministre d’alors Daniel Kablan Duncan, déclarait devant l’Assemblée nationale en 2017, quant à la période de ce processus, qu'il « faut prendre le temps en fonction des engagements antérieurs mais aussi des offres». Mais aussi, «il faut avoir une énergie électrique de qualité et abondante pour couvrir les besoins nations et de la sous région ».
Pour ce deuxième point, la Cote d’Ivoire peut se féliciter car l’on enregistre une avancée considérable au niveau de la production d’électricité. Grâce au programme de renforcement de son parc énergétique, qui a représenté 7 000 milliards de F CFA (plus de 10 milliards d’euros) d’investissements entre 2011 et 2017, la puissance installée du pays a en effet augmenté de 60 %, passant de 1 391 à 2 229 mégawatts (MW).
En moins de dix ans, la Côte d’Ivoire a considérablement augmenté ses capacités de production d’électricité et confirmé son statut de fournisseur régional d’énergie, puisqu’elle alimente désormais en électricité plusieurs de ses voisins, comme le Burkina Faso, le Mali, le Liberia, le Ghana, le Togo et le Bénin.
Une avancée perçue comme une réussite pour le pays, mais surtout comme un signe de la libéralisation plus qu’imminente du secteur de l’électricité.
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