17 mar 2021 - 07:07
Par Antoine Kobenan
A 56 ans, Jean-Louis Billon vient d’être élu député de Dabakala. L’homme d’affaires ancien maire de la ville a battu le député sortant Coulibaly Aboubacary en obtenant 5,484 voix, soit 47.64% des suffrages.
S’il est évident que le poste de député de Dabakala n’est sans doute pas le plus prestigieux de la carrière politique de Jean-Louis Billon, celui que les populations de la ville du Hambol vont désormais appeler « honorable » vient assurément de frapper un grand coup. De fait, à la tête de la liste PDCI-EDS, l’ancien ministre du Commerce est parvenu à s’imposer dans une région du pays promise au RHDP.
En ramenant Dabakala dans le giron du vieux parti, Jean-Louis Billon s’est offert une importante légitimité politique. Car, depuis l’arrivée sur la scène politique d’Alassane Ouattara dans les années 90 et surtout après l’éclatement de la rébellion armée de 2002, le parti présidé par Henri Konan Bédié a littéralement perdu pied dans le septentrion ivoirien.
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Le nord de la Côte d’Ivoire est aujourd’hui considéré comme une chasse gardée du RDR, parti aujourd’hui fondu dans le RHDP si bien que les autres formations politiques hésitent même à y présenter des candidats.
En se positionnant dans une zone qui apparaissait comme promise au parti d’Alassane Ouattara, l’ancien patron du groupe SIFCA jouait gros. Peu d’observateurs, nonobstant ses victoires passées à la mairie et au Conseil régional lui prédisaient une victoire. Ce succès, il ne faut pas se le cacher, va peser lourd dans la perspective des prochaines présidentielles prévues dans 4 ans.
Jean-Louis Billon se positionne pour l’après-Bédié
En effet, il n’est pas prématuré de dire que la course à la succession d’Alassane Ouattara était dans certains esprits lors de ces élections locale. Dans un contexte politique où une retraite des « trois grands » de la scène ivoirienne se précise, Billon a une carte à jouer.
Les décès d’Amadou Gon Coulibaly et d’Hamed Bakayoko couplés à cette probabilité de voir Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara ou Laurent Gbagbo se mettre en retrait de la scène ont complétement rebattu les cartes. Accusé par certains cadres du PDCI de n’avoir aucun fait d’armes politique marquant, Jean-Louis Billon, avec cette victoire dans cette zone difficile pour son parti va compter dans les années à venir au sein du doyens des partis ivoiriens.
Ce succès couplé à sa puissance financière indéniable sont des éléments qui vont peser lourd dans une Côte d’Ivoire qui aspire à un renouvellement de son personnel politique. A Dabakala, Jean-Louis Billon a remporté plus qu’un siège au sein de l’Hémicycle nichée au Plateau, quartier des affaires d’Abidjan.
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