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Lancement d’un nouveau parti : Les difficultés qui attendent Gbagbo

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Lancement d’un nouveau parti : Les difficultés qui attendent Gbagbo

23 sep 2021 - 11:22

Regard Citoyens
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De retour au pays, Laurent Gbagbo a pleinement renoué avec l’activité politique. L’ex-président a lancé l’idée de la création d’un nouveau parti politique. La question est de savoir si ce projet peut être viable.

Par Gnamien Attoubré

 

Les différentes commissions mises en place par Laurent Gbagbo en vue de la création de son nouveau parti sont à pied d’œuvre.  Le congrès constitutif de cette nouvelle formation se tiendra « très prochainement » selon les proches de l’ex-président.

Si ce parti se veut un instrument dédié à Laurent Gbagbo, de réelles interrogations quant à sa capacité d’exister durablement se posent à un peu plus de 4 ans de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il est incontestable que de nombreux Ivoiriens restent fortement attachés à l’ex-président Laurent Gbagbo mais, difficile de savoir comment il réussira à imposer cette nouvelle machine politique sur l’échiquier nationale.

En effet, nonobstant les messages rassurants de ses partisans, la rupture avec le FPI ne sera pas sans dommages pour l’ancien prisonnier de La Haye qui perdra outre les zones attachées à Affi N’Guessan, le soutien des militants plus attachés au FPI originel qu’à la personne de celui qu’on surnomme « le Woody de Mama ».

Aussi, depuis son retour au pays, Laurent Gbagbo entretient des relations politiques et personnelles tendues avec son épouse Simone Gbagbo. En instance de divorce, Laurent Gbagbo a du mal à la rallier à sa cause politique. Ainsi, après sa nomination au comité de réflexion élargi le 06 septembre dernier, elle n’a pas manqué de désavoué son ‘’époux’’ en rejetant une nomination perçue comme un « manque de respect ». Depuis, un mouvement proche de l’ex-première dame est annoncé

La loi, frein pour Gbagbo ?

Si Laurent Gbagbo a définitivement fini avec la procédure judiciaire devant la Cour Pénale Internationale, ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. En effet, il a été condamné à 20 ans de prison dans le cadre du dossier dit de la casse de la BCEAO.

Cette décision n’est certes pas exécutée mais elle constitue un obstacle politique non négligeable. C’est d’ailleurs, c’est au nom de cette condamnation que son nom a été retiré de la liste électorale dans le cadre de l’élection présidentielle de 2020 où il avait même fait acte de candidature. Ainsi, pour qu’il soit candidat, il faut nécessairement qu’il soit amnistié par son rival, Alassane Ouattara.

Aussi, le débat sur la limite d’âge en cours actuellement ne milite pas en sa faveur. En effet, dès la reprise des sessions parlementaires prévue en mars 2022, les élus de la nation auront à examiner une proposition de loi portant sur la limite d’âge à 75 ans. Cette proposition qui est en phase avec la volonté d’Alassane Ouattara « de partir à la retraite » avec ses deux autres rivaux devrait être adoptée.

Jean-Louis Billon, député PDCI-RDA n’a émis aucun doute sur la question récemment sur un plateau télé. Laurent Gbagbo dans ce cas de figure devrait pour son tout récent parti géré des affrontements internes afin de désigner éventuellement un candidat à la présidentielle de 2025.

 

 

 

 

 

 

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