La fondation Roxa Luxembourg ouvre le débat sur la radicalisation des jeunes en Côte d’Ivoire

Les tables-rondes "Graines de Paix" s'inscrivent dans le cadre du Programme "Paix et sécurité" de la Fondation Rosa Luxemburg. Elles ont été initiées en Côte d'Ivoire en Mai 2020, et visent d'une part à encourager la participation saine au débat politique et social.

Par Malick Sylla

Contribuer à la consolidation de la paix et à la cohésion sociale par le dialogue social et politique tel est l’objectif de la table ronde dénommée « Graines de Paix » organisée par la Fondation Rosa Luxemburg le jeudi 11 juin 2022.

Pour cette rencontre qui a réuni des jeunes de divers horizons à la librairie carrefour de Cocody Saint-Jean, les débat ont porté sur "Jeunesse et précarité, terreau fertile à la radicalisation et à la violence".

A cette occasion, deux panelistes ont été conviés. Il s’agit d’une part de Ibrahima Diabaté, Président du Conseil National des Jeunes (CNJ) et d’autre part de Arsène Konan, Coordonnateur de Indigo Côte d’Ivoire.

La session modérée par Grace Gnolou, Présidente de Lionnes d'Afrique a permis non seulement de poser le diagnostic en ce qui concerne les causes de la radicalisation de la jeunesse ivoirienne ais aussi de comprendre le circuit de radicalisation des jeunes.

Le premier intervenant a axé son intervention sur Les raisons apparentes et sous-jacentes de la précarité des jeunes. En effet, selon le responsable des jeunes de Côte d’Ivoire, plusieurs facteurs contribuent à cette précarité. Il s’agit entre autres du système éducatif qui n’est pas adapté au marché de l’emploi, du taux élevé d’analphabétisation mais aussi du manque d’intérêt des jeunes pour certaines activités comme le travail de la terre qu’ils trouvent à la fois pénible et salissant.

Pour faire face à ces problèmes, le Président du CNJCI a invité les participant à accorder un prix à l’auto-formation afin de renforcer les connaissances acquises dans les universités ce qui leur permettra d’être plus compétitif sur le marché de l’emploi. Il a également exhorté les jeunes à se tourner vers l’agence emploi jeune du ministère de la jeunesse qui propose des opportunités dans ce sens.

De son coté, Arsène Konan, le Coordonnateur de Indigo Côte d’Ivoire a axé son intervention sur le circuit de la violence chez les jeunes. A ce propos, il a fait savoir que la fragilisation des cellules familiale ainsi que l’affaiblissement de l’Etat en ce qui concerne l’encadrement des jeunes poussent ces derniers à rechercher des cadres alternatives pour s’exprimer et souvent de la manière la plus violente. Car dans ces cadres alternatifs, la violence est souvent un élément important pour s’affirmer et se faire une place.  

Les échanges qui ont suivi ces communications ont permis aux participants de mieux approfondir leur compréhension à travers des questions et des contributions. A la fin de la rencontre, la Coordinatrice de l’activité, Blandine Angbako a exprimé sa satisfaction quant à l’intérêt que ce sujet a suscité chez les participants.