La désobéissance civile en cinq (05) questions

Le 21 septembre dernier, Henri Konan Bédié et l’opposition ivoirienne lançaient un appel à la désobéissance civile. Peu connu des Ivoiriens, ce concept est expliqué pour vous par le juriste Geoffroy Julien Kouao.

1-Qu’est-ce que la désobéissance civile ?

 

La désobéissance civile est une ambivalence citoyenne. Parce que, d'abord, elle signifie le refus du citoyen de se soumettre aux institutions et aux lois. Paradoxalement, la désobéissance civile est un acte hautement civique, elle renforce le civisme en lui donnant une dimension ethnique. La désobéissance civile suppose la réunion de trois conditions distinctes cumulativement exigées. D’abord, une action collective, ensuite une action publique et enfin une action pacifique.

 

2-La désobéissance civile est-elle à confondre avec une opération "ville morte" ?

 

Oui pourquoi pas ? Pourvu que l'action ville morte soit pacifique.

 

3-Qu’est-ce qu’une loi injuste et à quel moment peut-on qualifier une loi d’être injuste pour ne pas s’y soumettre ?

 

Une loi injuste est celle est celle qui viole les libertés et droits fondamentaux de l'homme. Une loi ou une décision injuste est celle qui remet en cause l'impartialité, la neutralité et l'intégrité de l'administration et des institutions.

 

4-Quelles sont les grandes caractéristiques d’une désobéissance civile ?

 

Il faut d'abord une action collective, ensuite l'action doit être publique et enfin pacifique

 

5-Quel effet de la désobéissance civile sur la vie économique ?

 

Le même effet que la COVID-19. La paralysie économique. Une désobéissance civile prolongée conduit inéluctablement à une récession économique.

 

Geoffroy Julien Kouao, politologue et essayiste

Dernier livre paru : « Côte d'Ivoire : Une démocratie sans démocrates ? La ploutocratie n'est pas la démocratie. »