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Inauguration du stade d’Ebimpé : Une fête plombée par la récupération politique

Ça se passe en Côte d’Ivoire, Analyses
Inauguration du stade d’Ebimpé : Une fête plombée par la récupération politique

05 oct 2020 - 11:59

Regard Citoyens
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Le samedi 03 octobre 2020, le Président Alassane Ouattara a procédé à l’inauguration du tout nouveau stade olympique d’Ebimpé. Pour un coût global de 63 milliards de francs CFA, la réalisation de ce joyau architectural a été financée par la République Populaire de Chine.

Par Attoubré J.

Le 22 décembre 2016, plusieurs personnalités de la Côte d’Ivoire dont le ministre des sports d’alors François Amichia ont lancé les travaux de construction du stade Olympique situé à Ebimpé.

4 ans plus tard, c’est un véritable chef-d’œuvre qui est sorti de terre. Ce stade en forme de nid d’oiseau est sans doute au rang  des plus beaux d’Afrique. Avec une capacité de 60 mille places assises, cette infrastructure d’envergure financée en grande partie par la Chine va abriter la cérémonie d’ouverture et la finale de la coupe d’Afrique des nations de 2023.

Le samedi 3 octobre 2020, les ivoiriens ont été invités à prendre part à la cérémonie d’inauguration du stade. Lorsque la nouvelle de cette cérémonie a été annoncée, les amateurs de football de tous bords ont manifesté un intérêt particulier pour cette activité. D’ailleurs, le Derby Asec-Africa programmé lors de cette inauguration a été largement commenté sur les réseaux sociaux. Tout était donc réuni pour offrir un bon moment de communion au peuple de Côte d’Ivoire. Cependant, la volonté de récupération de cette rencontre à des fins politiques quelque peu plombé cette fête.

Une communication politique qui passe mal

A quelques semaines de l’élection présidentielle de 2020, cette inauguration, pour bon nombre d’observateurs devait permettre à Alassane Ouattara, candidat pour un troisième mandat de tirer des dividendes communicationnels. Et comme il fallait s’y attendre, tout a été peaufiné dans les moindres détails dans ce sens.

Des couleurs choisies en passant par les pancartes, cette cérémonie a vite pris l’allure d’une rencontre politique des membres du Rassemblement des Houphouët-Boigny pour la démocratie et la paix (RHDP). La télévision nationale déployée sur le terrain se laisser aller en faisant des gros plans sur les pancartes avec l’inscription « ADO ».

Lorsque le ministre des sports Danho Paulin passe au pupitre, il abonde dans le même sens. «Ce joyaux architectural vaut, à lui seul, un premier mandat de la troisième République », a estimé M. Danho oubliant que dans le stade qui a été rebaptisé "Stade Alassane Ouattara", il ne s’adressait pas qu’aux militants de son parti mais à la population ivoirienne.

Une chose est sûre, la récupération politique de cette cérémonie d’inauguration par le pouvoir a fortement pesé sur la cérémonie et le match entre l’Asec et l’Africa s’est joué en l’absence d’Alassane Ouattara qui, à son départ, a été suivi par plusieurs spectateurs.

 

La Chine évoquée à demi-mot

Depuis son accession à la tête de l’Etat ivoirien, le Président Ouattara accorde une importance particulière à la réalisation de grandes infrastructures.

Visiblement, il a à cœur de se positionner comme un « Bâtisseur ». Un domaine dans lequel il a laissé incontestablement une emprunte assez reluisante. Et toute la communication lors de cette rencontre allait dans ce sens. D’ailleurs, dans les discours officiels, les autorités ivoiriennes se sont limitées à des remerciements  à la Chine en jouant sur la qualité des relations entre les deux pays.

Au passage, le président Ouattara a fait un clin d’œil aux autres stades en cours de construction. La Chine, faut-il le noter, finance aussi les stades de Korhogo et de San Pedro.

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