23 juil 2020 - 23:50
Par Blandine Angbako
Les élections municipales et régionales du 13 Octobre sont achevées. Certaines circonscriptions se sont illustrées par des violences et contestations. Pour d'autres, le scrutin est à reprendre. Mais de manière générale, les élections se sont bien déroulées.
En nombre inférieur par rapport aux hommes, les femmes se sont aussi portées candidates pour cette course électorale. Quelle analyse peut-on donc faire de ces candidatures féminines aux termes de ces échéances électorales?
Que disent les chiffres ?
Malgré l'émotion et l'engouement qu'a suscité la campagne électorale, les chiffres montrent qu'une fois encore les électeurs ne se sont pas mobilisés pour exercer leur devoir civique. Selon la Commission électorale indépendante (CEI), sur 4.321.837 inscrits, l'on enregistre un taux de participation de 46,36% pour les régionales et 36,20% pour les municipales.
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Nombreuses sont les femmes qui se sont inscrites sur des listes de centaines de candidatures. Mais, elles étaient très rares, en tant que tête de liste de ces candidatures. Sur les 31 régions que compte la Côte d'Ivoire, l'on enregistrait seulement 6 têtes de liste féminines réparties dans 6 régions. A l'issue du vote, l'on note une seule victoire féminine, au niveau des régions. Il s'agit de la région du Cavally avec Mme la Ministre Anne Désirée Ouloto. Sur 684 communes, une trentaine de candidatures féminines étaient tête de liste. Au regard des résultats proclamés par l'institution en charge des élections, l'on compte seulement onze (11) femmes élues.
Il importe aussi de souligner, le cas des candidates élues mais qui en réalité n'étaient face à aucun autre candidat. Les candidatures uniques à notre sens ne contribuent pas à l'entretien de la démocratie, toutefois, elles ont eu le mérite d'avoir été confiées à des femmes.
Au vu de cette situation, un texte de loi ne devrait-elle pas être initié pour encourager les candidatures féminines au sein des partis politiques et exiger la parité sur les listes ?
De bons scores à relever ?
L’histoire récente de l’engagement politique des femmes en Côte d’Ivoire nous amène à, saluer l'audace, le courage et le leadership des candidates à ces élections locales.
A y regarder de près, l'on peut affirmer que les femmes ont eu de bons résultats. Certaines candidates ont enregistré moins de 10 voir 5% des suffrages exprimés. D'autres, sans être élues en ont récolté 20 à 45%. Celles qui ont été élues sont dans la fourchette de 40 à 99%. Le score le plus bas est de 1,35%, le plus haut 99,09% des suffrages exprimés.
Les élues se sont en majorité présentées sous la bannière d'un parti politique, dont 8 RHDP, 2 PDCI-RDA, 1 FPI et 1 indépendante.
Ces échéances électorales ont montré que le niveau de participation au vote des femmes a progressé. Il est sensiblement le même que celui des hommes pour l'élection des conseillers municipaux. Sur 1.564.671 personnes ayant voté, figurent 714.341 femmes contre 791.044 hommes. L'écart est négligeable.
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En ce qui concerne l'élection des conseillers régionaux, les femmes ont été nombreuses par rapport aux hommes à aller voter. Sur les 2.038.466 suffrages exprimés, l'on dénombre 1.192.484 femmes contre 1.04.424 hommes.
Cela parait surprenant mais les localités réputées historiquement ou culturellement opposées à la gestion publiques des femmes sont celles qui ont accueilli des femmes candidates ou ont élu des femmes à leur tête. Dioulatiedougou, Gbeleban, ou encore Djibrosso peuvent ainsi être cités. Il faut croire que le leadership féminin est de plus en plus accepté.
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