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Division au sein du FPI : Affi charge encore Gbagbo

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Division au sein du FPI : Affi charge encore Gbagbo

16 nov 2021 - 08:33

Regard Citoyens
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A l’occasion du 6e Congrès extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI) le 13 novembre 2021, Pascal Affi N’Guessan, président de la formation politique est longuement revenu sur la crise qui a abouti au schisme au sein du parti d’opposition.

Par Daniel Coulibaly

 Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan sont désormais à la tête chacun de deux partis politiques différents. Le 17 octobre dernier, l’ancien président ivoirien a officialisé son départ du Front populaire ivoirien (FPI) avec la création du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI). Selon lui, c’était la seule alternative pour continuer son combat politique. Et laisser le FPI à Pascal Affi N’Guessan.

Le samedi 13 novembre 2021, lors du 6ème congrès extraordinaire de ce parti trentenaire, Pascal Affi N’Guessan a ouvertement déclaré dans son discours que : « La rupture est consommée », en indiquant que c’est Laurent Gbagbo qui a favorisé cette division.

« (…) Le 9 août 2021, alors que nous étions en attente d’une audience que la direction du parti avait sollicité à son retour, afin de lui livrer les nouvelles du pays depuis sa déportation à La Haye et d’engager avec lui les actions en faveur de l’unité du FPI, le président  Laurent Gbagbo a décidé de façon inattendue,  unilatérale et péremptoire de quitter le parti et de fonder avec ses fidèles une autre organisation politique. Celle-ci est créée depuis le 17 octobre 2021. La rupture est consommée », s’est-il dédouané.

L’ancien Premier ministre ivoirien estime que cette division s’est imposée à lui. « Cette rupture nous ne l’avons pas désirée, nous avons même tout fait pour l’éviter, faisant preuve de patience de tolérance et de persévérance dans la recherche de l’unité du parti. La rupture nous a été imposée, nous en avons finalement pris acte », a confié Pascal Affi N’Guessan. En outre il soutient que celle-ci est une libération, un soulagement, une salutaire clarification voire une double victoire : une victoire idéologique et une victoire de l’intelligence stratégique.

 « D’aucuns ont voulu faire de la crise que le FPI vient de traverser une querelle de personne, un caillou sur leur passage, la prise en otage d’un parti. En réalité derrière les propos diffamatoires et les manœuvres de déstabilisation se posait en vérité la question des valeurs et de leadership, c’est-à-dire des convictions et de la vision », a par ailleurs ajouté Pascal Affi N’Guessan.  

Le député de Bongouanou n’a pas manqué de critiquer sans prendre de gants les méthodes de ses désormais anciens camarades de parti. « Pendant presque 10 ans, a-t-il dit,  les valeurs fondamentales de notre parti ont été mises à rudes épreuves par un courant patrimonialiste, messianique, tribaliste et xénophobe, déterminé à s’emparer de la direction du parti pour assouvir des ambitions de vengeance, de revanche et d’exclusion.  Dans un match retour dont ils n’avaient pourtant pas les moyens et qui au surplus contrariaient nos intérêts politiques ».

 

Et c’est donc au vu de tout cela qu’il a dit non à ses camarades dissidents contre vents et marrées. En faisant allusion à son désormais adversaire politique qui est le président du PPA-CI, Pascal Affi N’Guessan lui a envoyé une pique. Le président du FPI martèle « avoir résisté, sans grands moyens, en usant de stratèges contre un adversaire qui comme Goliath se croyait invincible à cause de son parcours politique et de sa notoriété publique ».

 

Et d’ironiser en ces termes : « Nous nous sommes faits renards pour connaître les pièges et lions pour effrayer les loups. Notre courage, notre patience et notre sagesse ont fini par triompher. Quand on a la vérité et le droit avec soi, le temps permet de soumettre les cœurs et de gagner sans combattre  ». 

 

Il infère que ce congrès est donc un test de santé, rappel des troupes, sonner la trompette avant les batailles à venir, et dire à ceux qui pensent que l’enveloppe est vide qu’ils ont vite fait de crier victoire. « Le FPI est-il vidé de sa substance ?, est-il moribond ? L’enveloppe est-elle vide ? », a-t-il demandé à ses partisans pour railler ceux qu’il appelle les oiseaux de mauvaises augures. Et d’ajouter : « Le FPI et vivant. Le FPI vivra. Le FPI vivra toujours plus fort, toujours plus haut ».

Ce congrès est aussi, a souligné M. Affi, le triomphe de la raison sur les émotions et les passions, c’est le triomphe de la démocratie sur l’autocratie, c’est la victoire du FPI.  « Nous avons gagné », a-t-il clamé.

Désormais, le patron incontesté du FPI veut bâtir un nouveau parti, selon lui, plus humaniste et conquérant. « Une organisation dotée de qualités nouvelles et supérieures, sur une identité valorisée dans l’adversité. Cette organisation et adversité seront les armes de nos victoires futures », a fait savoir M. Affi, demandant à ses militants de compter sur eux-mêmes, sur leur mobilisation, communication et les ressources propres du parti pour la reconquête du pouvoir en 2025. Sans écarter une possible alliance avec d’autres forces politiques pour les élections à venir.

 

 

 

 

Affi N'Guessan, Congrès FPI, Laurent Gbagbo, PPA-CI, Côte d'Ivoire
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