07 sep 2021 - 08:05
Par Michel Kizito BRIZOUA-BI
L’Histoire de notre Continent vient tristement rappeler ce dimanche 5 septembre 2021 à Conakry que le dirigeant public a un choix simple à opérer dans l’exercice de tout mandat temporairement confié par le peuple : Être un homme d’Etat ou être un homme de Pouvoir.
Lorsque le viol des lois inviolables et sacrées est perpétré au nom des plus forts pour s’imposer aux plus faibles comme une normalité, le sang des innocentes victimes et les rancœurs superficiellement étouffées viennent toujours comme un voleur embraser les vernis de paix et stabilité dans lequel des pays baignent.
La réalité des choses n’est pas ce qui apparaît à la surface du quotidien ni dans les arcanes du pouvoir administratif….mais dans le cœur des femmes et des hommes, vraies âmes de la vie d’une nation. Celui qui ne sait pas écouter et prendre le pouls des âmes de son peuple, est condamné à perdre le gouvernail qu’il croit tenir.
Au final, la vie devrait être simple pour celui qui veut faire du service de l’Etat un sacerdoce empreint d’un permanent oubli de soi. Hélas, le paysage socio-politique africain met en évidence une génération de politiques dont l’action est handicapée par une quadruple maladie: l’inhumation des règles de séparation des pouvoirs, la conviction de l’infaillibilité de la pensée unique, l’oubli de l’inclusivité et l’illusion d’un sentiment surhumain d’être devenu indispensable.
Nous pouvons continuer de prier avec ferveur pour une Afrique des valeurs animées par des femmes et des hommes déterminés à offrir aux générations futures un destin radieux. Mais pour y parvenir il faudra toujours faire face à la redoutable équation : comment bâtir des institutions suffisamment fortes susceptibles de demeurer imperméables aux appétits et manœuvres anticonstitutionnelles des humains que nous choisissons. pour nous diriger.
Le vaccin magique anti-coups d’Etat, à part quelques rares pays du Continent qui s’illustrent notamment par des alternances apaisées, n’est pas encore trouvé pour tourner à jamais ces pages honteuses. Le bout du tunnel n’est donc pas proche.
Mais en attendant, il faudra se souvenir que l’homme de Pouvoir est d’abord au service de son Moi, alors que l’homme d’Etat est celui qui se soumet docilement comme un esclave au service exclusif de l’Etat.
Lequel voulons-nous pour l’Afrique?
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