04 mai 2021 - 09:37
Par Daniel Coulibaly
En 2019, le ministre ivoirien des Transports Amadou Koné, révélait des chiffres officiels sur les accidents mortels en Côte d'Ivoire. Il les tenait de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a dénombré en 2018, 5000 morts sur les routes du pays. C’était à l’occasion d’une cérémonie de lancement de la campagne pour la sécurité routière en Afrique initiée par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Amadou Koné avait évalué les pertes occasionnées sur l’économie ivoirienne avec les disparitions à près de 300 milliards de FCFA.
Et l’année 2019 a, elle, fait 24 907 victimes dont 537 morts dans les accidents de la circulation, selon le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM).
En 2020, les accidents de la circulation ont conduit à 31 361 interventions des sapeurs-pompiers qui ont recensé 32 234 victimes dont 1097 décès.
En 2021, le bilan à mi-parcours est macabre. De milliers de morts déjà enregistrées. Le mois d’avril aura à lui seul enregistré 126 morts, 244 blessés avec 78 accidents. Et la période de la Pâques a été mortelle pour notre pays.
Le lundi 5 avril, à 15 km de Yamoussoukro (centre), la sortie de route d’un convoi religieux fait 6 morts et 27 blessés. Un autre accident suivi d'un incendie s'est produit à 140 d'Abidjan. Celui-ci a fait 8 morts toutes calcinées et 27 blessés. Mais auparavant, le 1er avril 2021, une collision entre un car et un poids-lourd fait 16 morts sur l’axe Ferkessédougou et Ouangolo (au nord du pays).
Le jeudi 22 avril 2021, un accident mortel au carrefour N’Dotré sur l’axe Yopougon-Abobo provoque la mort de 10 personnes, 11 blessés et d’importants dégâts matériels. Un mois avant, c'est à dire le 25 mars une collision entre un car et un camion a aussi causé la mort de 21 personnes et fait 33 blessés sur le tronçon Bouaflé-Yamousoukro (centre-ouest). Le mois de mai a déjà enregistré son premier accident mortel de la circulation. Le dimanche 2 mai 2021, un accident est survenu sur l’axe Katiola-Fronan. 18 personnes ont perdu la vie et 22 autres blessées.
Les causes
Rappelons-nous de l'accident en mai 2020 qui a coûté la vie au couple Koffy et un de ses fils à Cocody-Angré. Les enquêtes ont permis de savoir que le jeune conducteur n'avait pas de permis de conduire. Ce cas n'est pas isolé. Sur nos routes, plusieurs chauffeurs roulent sans permis de conduire. Ceux-ci, du fait du non-respect du code de la route qui découle de sa méconnaissance sont des auteurs potentiels d’accidents. A côté de ce problème, il est important de souligner celui des véhicules en mauvais état. Le ministre des Transports avait ainsi révélé en 2019 que 40% du parc auto ivoirien ne se soumet pas aux visites techniques. Quand on sait que ces véhicules se retrouvent pour la plupart dans le domaine du transport en commun, il ya de quoi s’inquiéter. que A cela s'ajoutent l’excès de vitesse, l’imprudence des chauffeurs, les mauvais stationnements, la fatigue et la consommation d’alcool ou d’excitants.
Les mesures du gouvernement
Face aux nombreux accidents mortels, le gouvernement a pris plusieurs mesures afin de mettre fin, sinon réduire le nombre d'accidents sur les routes ivoiriennes. Pour cela, depuis quelques années, la Police Spéciale de la Sécurité Routière est mise sur pied. Avec pour mission principale de traquer et réprimer les mauvais comportements sur la route. Il y a aussi un décret qui interdit l’usage du téléphone au volant, suivi d’une amende de 10.000 FCFA.
La plus récente décision, c’est celle relative à la suspension de tous les inspecteurs affectés au service des examens théoriques et pratiques du Permis de Conduire, depuis le lundi 26 avril 2021. Lesquels ont été remplacés par des agents de la gendarmerie nationale pour une période de trois (03) mois, le temps pour le gouvernement d'achever la phase cruciale de la réforme desdits examens, selon le communiqué du ministère des Transports.
Il est évident que les accidents de la circulation continueront de survenir pas sur les routes ; mais il est important et surtout faisable, de les réduire au maximum. Les autorités gouvernementales doivent être plus sévères au niveau des sanctions…
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