Après le limogeage des DG, c’est quoi la suite ?

Alassane Ouattara veut jouer la carte de la transparence et de la bonne gouvernance. En effet, plusieurs audits lancés dans les sociétés étatiques ont abouti au limogeage de certains directeurs généraux. Si les ivoiriens se réjouissent de ces actions, la question de la suite à donner à ces affaires ne doit pas être occultée.

Par Gnamien Attoubré

Élu pour un troisième mandat en octobre 2020, Alassane Ouattara a inscrit au nombre de ses priorités l’assainissement de la vie publique. Cette volonté de transparence et de bonne gouvernance a été tout d’abord matérialisée par la création d’un ministère dédié à la lutte contre la corruption.

Dans cette même dynamique, des audits ont été diligentés dans plusieurs sociétés étatiques. Cette opération a permis de découvrir des cas de malversations au sein de plusieurs structures. ANSUT, FER, AGEDI, FER, ARTCI, AGEF voici entre autres des établissements publics matinaux (EPN) qui ont vu leurs premiers responsables sortir par la petite porte après ces audits.

À en croire le Premier ministre Patrick Achi, l’opération est loin de s’arrêter : «Le processus des audits est irréversible. Le chef de l’Etat ne reculera pas »,a-t-il déclaré le 08 novembre.

Si les ivoiriens saluent cette volonté d’assainir la gestion des affaires publiques, certains se disent qu’elle aurait dû intervenir bien plus tôt, notamment, au cours des 10 premières années au pouvoir d’Alassane Ouattara

La Côte d’Ivoire gagne de bons points mais doit aller plus loin

La Côte d’Ivoire qui a amorcé un virage important de son développement sait qu’elle doit pouvoir compter sur l’extérieur. Certains rapports dont celui de Transparency international révèlent que la Côte d’Ivoire ne fait pas figure de modèle en matière de lutte contre la corruption.

Cette volonté politique affichée à travers ces opérations permettra certainement de redonner confiance aux partenaires internationaux et de faite progresser le pays.

Seulement, les ivoiriens sont en droit d’en attendre beaucoup plus. En effet, les malversations visées par ces audits portent sur d’importantes sommes. Ainsi, cette opération laissera un goût d’inachevé si des procédures judiciaires ne sont pas engagées contre les mis en cause. Se contenter de limoger des DG qui partent en affichant leur fierté pour certains ou en remerciant le chef de l’Etat pour d’autres n’est pas un message suffisamment fort pour repousser les démons de la corruption et de la mauvaise gouvernance.