12 oct 2020 - 10:15
Par Attoubré J.
Le samedi 10 octobre 2020, l’opposition ivoirienne a réuni ses partisans au stade Felix Houphouët Boigny du plateau. Au pupitre, plusieurs leaders se sont succédé. Même si les tonalités et les mots différaient d’un intervenant à l’autre, le message était clair. « Dire non au troisième mandat anticonstitutionnel de Ouattara ».
Parmi les intervenants ont a retrouvé Marcel Amon Tanoh. Un homme qui a travaillé aux cotés de l’actuel président Alassane Ouattara pendant plusieurs décennies. Si depuis qu’il a rejoint l’opposition, en mars dernier il se présentait comme le ‘’trait d’union’’, il a visiblement décidé de pencher plus vers une tendance.
Amon Tanoh cogne Ouattara et se range défectivement dans l’opposition
Durant sa longue carrière politique, Marcel Amon Tanoh s’est taillé la posture d’homme discret. Cependant, depuis qu’il a décidé de se porter candidat, il n’hésite pas à occuper l’espace public pour donner son avis sur les questions qui touchent la vie de la nation.
Lire aussi: Meeting du 10 octobre: L'opposition ivoirienne face à son destin
Mais dans ses propos, il se gardait bien de s’en prendre ouvertement au président Ouattara. D’ailleurs, il affirmait qu’il était en désaccord avec son ancien patron mais qu’il n’est pas fâché avec lui. Cependant lors du meeting, il a tenu des propos durs à son encontre. « Celui qui a fait les va et vient entre les deux hommes (Ndlr Ouatarra et Bédié) ces dix dernières années, c’est votre serviteur. S’il y a quelqu’un qui sait ce qu’ils se sont dit de 2011 à 2019, c’est votre serviteur. Mais le temps de parler viendra. Ce que je peux vous dire aujourd’hui c’est que celui qui n’a pas tenu ses engagements. Je le connais. (..)Nous sommes venus ici pour dire NON à Alassane Ouattara », a-t-il lancé avant de relever ce qu’il qualifie de ‘’troisième mandat anticonstitutionnel’’.
Poursuivant il a invité les ivoiriens à braver la peur. « Aucun Ivoirien ne peut faire à ses frères ce qu'Alassane Ouattara fait aux Ivoiriens. Aucun ivoirien ne prendrait la Côte d’Ivoire en otage. (…) Nous sommes prêts à mourir pour notre pays. Nous sommes prêts à libérer notre pays de la dictature de Ouattara. Nous ne reculerons plus devant rien. Nous sommes debout. Nous en avons marre. Dites-lui de libérer notre pays, et de nous le rendre », a-t-il martelé.
Le RHDP répond à Amon Tanoh
Cette déclaration n’a pas laissé de marbre le parti au pouvoir. En effet, participant à une activité publique, Adama Bictogo, Directeur exécutif du Rassemblement des Houphetistes pour démocratie et la Paix a répondu à l’ancien ministre des Affaires étrangères en dénonçant ce qu’il qualifie ‘’d’ingratitude’’ de la part de celui qui fut l’un des proches collaborateurs du président Ouattara.
« J'ai un message à un petit (...) Je voudrais de cette tribune dire au sieur Amon Tanoh que nous n'accepterons pas qu'il fasse preuve d'ingratitude. Oui ! Mais nous disons à Amon Tanoh, tu dois la fermer ! (...) On ne peut pas être ingrat jusqu'au bout. On se connaît ! De quoi on parle ? Comment toi Amon Tanoh tu peux te permettre, avec tout ce que tu as reçu, tout ce qui t'a lié au président Alassane Ouattara. Mais notre éducation, les principes qui fondent la politique, telle que nous l'a enseignée le président Alassane Ouattara "le chien aboie, la caravane passe.», a-t-il déclaré.
Lire aussi: Candidature à un 3e mandat: Voici le risque encouru par Alassane Ouattara
À sa suite, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du RHDP a donné de la voix. A l’en croire, la sortie de Marcel Amon Tanoh est « la marque d’une véritable déchéance morale ».
Poursuivant, il l’a mis en garde. « Nous sommes désagréablement surpris qu’il vienne sur la place publique pour dire qu’il détient des secrets d’État et qu’à un moment donné il va parler. Mais qu’il parle. Parce que quand vous allez dénoncer, il faut vous attendre aussi à être donnés. Donc nous l’attendons au tournant. », a-t-il averti. Aujourd’hui la ‘’guerre’’ des mots que Marcel Amon Tanoh évitait est désormais engagée.
Réagissez à cet article