Quand il annonçait sa candidature à la présidentielle ivoirienne le 6 août dernier, le président ivoirien, Alassane Ouattara prenait un pari des plus risqués. Dans une Afrique où les velléités de troisième mandat des présidents passent de plus en plus difficilement, le chef de l’Etat et ses partisans pouvaient légitiment nourrir d’importantes craintes.
A quelques jours du vote du 31 octobre 2020, la campagne électorale se poursuit pour tenter de séduire l’électorat. Moins festive qu’à l’accoutumée, elle attire tout de même les plus fidèles militants. Cependant, l’application des mesures barrières est loin d’être une réalité, dans ce contexte sanitaire précaire où la Covid-19 continue de sévir.
Dabou, ville située à 50 kilomètres de la ville d’Abidjan a été le théâtre de violents affrontements du lundi 19 au mercredi 21 octobre 2020.
En effet, des confrontations qui opposaient les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition ont viré à des affrontements intercommunautaires d’une rare violence. Le bilan humain et matériel de ces journées sombres est très lourd.
Théâtre de violences intercommunautaires, la ville du Dabou dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire est au centre de toutes les attentions. Les affrontements dont le bilan a fait officiellement 8 morts ont débouché sur un déploiement massif des forces de sécurité dans la ville.
Dans une note publiée sur les réseaux sociaux, la gendarmerie nationale a livré le bilan de ses opérations dans la cité et ses environs. Ainsi, dans la nuit du mardi au mercredi 21 octobre 2020, des interpellations ont eu lieu.
Bonoua, ville située dans la région du Sud-Comoé à 60 Km d’Abidjan, connaît depuis quelques jours des mouvements de protestions qui ont enregistré le décès d’un manifestant dans la journée du lundi 19 octobre 2020. Après les tensions, la ville reprend peu à peu ses couleurs habituelles. Mais force est de constater que plusieurs commerces restent fermés. Salons de coiffure, restaurants et écoles sont très peu visités.
La Mission internationale d'observation électorale de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) et du Centre Carter exprime sa vive inquiétude quant à la forte montée des tensions intercommunautaires et au niveau croissant de violence, qui ont entraîné la mort d’au moins huit personnes et fait plusieurs blessés dans la journée du 21 octobre à Dabou dans la région des Grands Ponts.
8 morts et plusieurs dizaines de blessés, tel est le bilan des affrontements intercommunautaires qui ont secoué ces dernières heures la ville de Dabou. En outre, d’importants dégâts matériels sont également à déplorer dans ce qui apparait comme des violences liées au processus électoral.
Pour mettre un terme aux violences, les forces de sécurité ont été déployées dans la ville et ses environs et un couvre-feu a été décrété par le Préfet le mercredi 21 octobre 2020. Au lendemain de ces mesures, c’est le calme dans la ville.
Pour prendre part au processus électoral en cours, l’opposition ivoirienne ainsi que des organisations de la société civile pose des conditions.
Au nombre de celles-ci, le retrait de la candidature du candidat-président Alassane Ouattara qui a décidé de briguer un troisième mandat. De plus, conformément à l’arrêt de la cours africaine des droits de l’Homme et des peuples du 15 juillet 2020, l’opposition demande la réforme de la commission électorale indépendante.
On pourrait dire qu’il y’a eu plus de peur que de mal. Après une journée agitée, les étudiants de l’université Felix Houphouët Boigny ainsi que les résidents de la cité université reprennent peu à peu leurs habitudes. Cependant des questions restent sans réponses quant aux circonstances de ces troubles. C’est ce doute persistant qui a occasionné le départ de certains résidents du campus de Cocody qui ont affirmé ‘’ne pas se sentir en sécurité’’.
La situation sécuritaire dans la ville de Dabou a été marquée par de graves violences intercommunautaires ces dernières heures. Selon un bilan livré par le Préfet de région cité par Radio France Internationale (RFI), ce sont 7 personnes qui ont perdu la vie au cours des affrontements qui ont débuté lundi dernier.
